David Cameron a du souci à se
faire. Non seulement le Parti travailliste sera un concurrent sérieux pour les
prochaines législatives, non seulement il ne pourra sans doute plus compter sur
ses alliés les libéraux-démocrates pour remporter le scrutin (que ceux-ci
retournent au centre-gauche ou qu’ils soient laminés!) mais, surtout, il est de
plus en plus contesté dans son propre parti conservateur, beaucoup estimant qu’il
est trop centriste, ce qui ne semble pas une évidence vu de l’étranger...
Toujours est-il que dans un
article sur le sujet, le magazine conservateur américain Commentary estime que
le problème n’est plus de savoir si le maire de Londres et chouchou des
sondages, Boris Johnson, remplacera un jour David Cameron à la tête du parti
mais quand.
De même, citant une enquête d’opinion
qui demandait aux britanniques quel qualificatif était le plus approprié aux
deux hommes (charismatique, leader naturel, ayant des valeurs fortes, fort,
décisif, proche des gens ordinaires, aucun de ces termes), 60% des personnes
ont estimé que Boris Johnson était charismatique alors que 45% d’entre elles
ont estimé qu’aucun des termes cités ne pouvaient s’appliquer à David Cameron…
Ce que les conservateurs semblent
reprocher le plus à Cameron (les Britanniques, sans doute, eux, lui reprochent
avant tout la gestion de la forte crise économique qui frappe le pays), c’est
son indécision, son manque d’imagination politique et, surtout, sa volonté de
trouver des solutions «centristes», une horreur pour les plus à droite.
Notamment et évidemment pour les
anti-européens forcenés qui rappellent, en outre, que le premier ministre
actuel avait proposé un référendum sur l’appartenance de la Grande Bretagne à l’Union
européenne avant de revenir dessus puis de le proposer à nouveau tout en se
disant lui-même pro-européen.
Comme l’explique au quotidien
américain Washington Post un ex-membre du gouvernement de Margaret Thatcher,
dont les années de pouvoir furent les plus à droite et les plus
anti-européennes que la Grande Bretagne aient connues, en parlant du
positionnement de David Cameron, le chemin vers le centre de l’échiquier
politique «n’est-il pas ce voyage vers un endroit où plus personne ne vous
aime?»