Depuis longtemps j’affirme ici que l’humanisme porté par le
Centre et le Centrisme est le rempart le plus solide face au danger que
représente le Front national ainsi qu’à ses diatribes démagogiques et
antidémocratiques qui surfent sur le mécontentement des Français.
Mais les temps que nous traversons et qui ne seront
peut-être et heureusement qu’une péripétie anodine de l’Histoire, impose si tel
n’était pas le cas de le dire et le redire, la répétition n’étant pas inutile,
loin de là.
D’autant que la Gauche et la Droite engluées aujourd’hui
dans des affaires multiples et surtout par leurs pratiques le plus souvent
clientélistes, mortifères à terme pour la démocratie, ne sont pas capables de
répondre efficacement à ce déferlement de populisme haineux et revanchard qui
flatte le côté le moins respectable de nos comportements.
Le Centrisme, oui.
En ce premier mai, Marine Le Pen, lors de la manifestation
traditionnelle du Front national, a estimé que la France était dans la nuit des
affaires et de la corruption, ajoutant que la lumière et l’espoir étaient
désormais représentés par le Front national.
Quelle rhétorique à la fois mensongère et dangereuse dont le
contenu rappelle de biens mauvais souvenirs au moment où certains comparent
avec beaucoup trop d’emphase notre époque à celle des années 1930...
Les centristes doivent être, néanmoins, des vigies
intransigeantes et attentives de la défense de la démocratie républicaine en
refusant la banalisation de tous les extrêmes et de leurs discours, notamment
celle, en cours, du Front national, non seulement, dans la population mais
également dans les médias et les leaders d’opinion.
Et oui, il doit dire, haut et fort, que le vote pour le
Front national est un acte irresponsable, que chaque bulletin déposé en sa
faveur dans l’urne fera perdre la France, tout comme tout bulletin en faveur du
Front de gauche ou des formations d’extrême-gauche, car ils vont vers les
tenants de politiques qui plongeraient la France dans une crise d’une ampleur
dévastatrice.
Demain, si nous voulons être encore des gagnants, c’est
parce que nous aurons dit non aux archaïsmes destructeurs de l’extrême-droite
et de l’extrême-gauche, ces deux conservatismes réactionnaires au sens littéral
de ces deux mots.
Conservatisme des droits acquis ou nationaliste au mépris de
la réalité d’un monde ouvert et mondialisé. Réaction à la modernité
démocratique et à l’édification inévitable d’un nouvel ordre mondial où l’Union
européenne doit prendre toute sa place, c’est-à-dire une des toutes premières.
Le peuple français s’est battu pendant des décennies pour
bâtir un pays qui est aujourd’hui dans les premières puissances mondiales. Ce
combat des générations précédentes n’a pas été de tout repos et rien n’a jamais
été acquis comme on le constate actuellement où nous devons conduire une
mutation douloureuse mais nécessaire qui seule nous permettra de repartir de
l’avant et construire une France européenne du XXI° siècle, dynamique et
prospère pour tous dans le juste équilibre et avec les valeurs de liberté, de
solidarité, de tolérance et de respect.
Notre communauté nationale a connu, tout au long de son
histoire, des hauts et des bas. Ces derniers devraient nous rappeler constamment
de ne pas tenter certaines aventures qui finissent toujours mal.
De même, la démocratie républicaine est un bien inestimable
mais fragile parce qu’elle repose, in fine, sur l’humanisme et le sens des
responsabilités de chacun. Il nous faut donc la défendre comme toutes les attaques
dont elle est constamment l’objet alors que nous agissons comme si elle était
un roc indestructible qui résistera à tous les coups de forces.
Si, demain, une obscurité désespérante et oppressive s’abat
sur la France, c’est que nous aurons été les complices de ceux qui veulent la
propager pour s’accaparer le pouvoir au nom d’idéologie totalitaire et non le
rendre au peuple.
Mais nous avons le pouvoir d’écrire une autre histoire à
condition de ne pas baisser les bras.
C’est au courage que l’on reconnaît les grands peuples qui
écrivent leur Histoire avec un grand H.