Partout dans le monde et plus particulièrement en Europe, on
assiste à ce que l’on appelle communément «une montée des populismes» dont le
score important du parti du comique Beppe Grillo aux dernières élections
italiennes en est la dernière manifestation.
Même si le phénomène n’est pas récent - nombre des partis ou
mouvements populistes démagogues existent depuis longtemps à l’instar du Front
national en France -, force est de reconnaître qu’il prend de l’ampleur sur
fond de crise économique, de mal-être identitaire et d’un manque de repères et
de valeurs alors que s’estompe de plus en plus l’espoir en un avenir meilleur.
Si certains faits sont irréfutables comme le manque de
croissance et la montée du chômage, d’autres, en revanche, sont montés en
épingle par les leaders populistes et repris largement par les médias.
Ainsi, il est évidemment beaucoup plus sûr de se promener à
Paris le soir qu’au Moyen Age mais même que pendant une grande partie du XX°
siècle. Relisons les journaux de l’époque ou les œuvres littéraires, pour se
rendre compte, par exemple, qu’une fois passé la «barrière» de la Porte
d’Italie, on basculait dans un no man’s land particulièrement effrayant à la
fin du XIX° siècle.
De même, nous n’avons jamais été aussi riches dans les pays
avancés avec une espérance de vie qui s’allonge sans cesse.
Il ne s’agit pas ici, néanmoins, de discuter chiffres mais
de parler de cette résurgence inquiétante de mouvements qui n’ont rien à voir
avec la démocratie républicaine et qui n’en ont rien à faire des réalités,
fonctionnant largement sur le fantasme négatif.
Le problème avec le populisme démagogique est que les opportunistes
qui le représentent font croire au peuple qu’ils lui donnent la parole alors
qu’ils ne font qu’exacerber les passions et les angoisses parfois irrationnelles
de groupes plus ou moins nombreux, qu’ils désignent des boucs émissaires afin
de s’emparer du pouvoir ou, tout au moins, pour le déstabiliser à leur profit.
En outre, ils ne proposent pratiquement rien de réellement
constructif, sachant que si leurs programmes étaient mis en œuvre, ces derniers
conduiraient à la ruine les pays qui les adopteraient.
Le populisme n’aboutit pas à une démocratie plus approfondie
mais à une confiscation de celle-ci au profit d’intérêts souvent nébuleux.
Face à cela, on trouve la Gauche et la Droite qui défendent
des clientélismes qui sont souvent l’antichambre du populisme. Une fois déçus
leurs électeurs ont tendance à verser dans un dépit revanchard et deviennent
sensibles aux sirènes des opportunistes démagogues.
Et on trouve, bien évidemment, le Centre avec son projet de
démocratie républicaine humaniste où tout le monde à sa place, où tous les
talents peuvent éclore, où la liberté indispensable ne peut se passer de la
solidarité et où la tolérance va de pair avec le respect de l’autre.
Cette vision humaniste place l’être humain au centre de tout
et non à la marge comme n’étant qu’un simple pion, un outil productif, un
anonyme sans intérêt dans le grand mouvement du monde.
Elle est la réponse à cette demande de reconnaissance et de
sécurisation des individus.
Elle permet de retrouver du sens à la construction d’une
maison commune sans haine et sans angoisse qui respecte la différence de
chacun, qui s’en nourrit même au lieu de la craindre et de la rejeter.
A l’inverse, les populistes proposent une société
d’exclusion, une société de bouc émissaires (l’étranger, le riche, le jeune,
etc.) et de contrôle à tous les niveaux.
La démocratie est un combat de tous les jours à l’inverse de
ce que croient les peuples qui ont maintenant l’habitude de la vivre.
Et ce combat est évidemment collectif même s’il met la
personne et sa réussite individuelle comme principal objectif.
Un combat qui est loin d’être terminé car la démocratie doit
être encore approfondie, améliorée, réformée et devra l’être continuellement
pour être, à la fois, fidèle à ses principes et ses valeurs, mais aussi en
phase avec son époque et les aspirations des individus qui la font vivre.
Le Centrisme n’est pas, de ce point, la meilleure réponse aux
populismes et aux extrémismes de tous bords, il est la seule.