Le voilà encore qui renonce. Jean-Louis Borloo n’ira pas à
la bataille de Paris comme il n’est pas allé à celle de l’Elysée après avoir,
dans les deux cas, entretenu lui-même le doute.
La première fois, on pouvait se dire que face à deux ténors
de la politique, Nicolas Sarkozy et François Hollande, il n’avait pas grande
chance de faire son trou.
Mais, pour la municipale de la capitale, il avait en face de
lui Nathalie Kosciusko-Morizet dont ce n’est pas lui faire injure de dire qu’elle
ne boxe pas encore dans la même catégorie que les deux premiers nommés…
Cette nouvelle retraite en rase campagne pose évidemment la
dimension de chef que Jean-Louis Borloo a revendiqué haut et fort à la tribune
de la Mutualité à Paris en octobre dernier lors du congrès constitutif de l’UDI.
Un chef en politique, par définition, monte en première
ligne, s’expose, prend des risques et des coups. Cela s’appelle d’ailleurs le
courage qui est une des qualités principales d’un grand politique.
De plus, en France, c’est même le chef du parti qui est le
candidat naturel de celui-ci lors des échéances électorales importantes.
Jean-Louis Borloo en a-t-il réellement l’étoffe comme se le
demande depuis longtemps nombre de ses amis politiques?
Ainsi que l’explique avec une pointe de déception mais sans
étonnement, un ancien ministre et grande figure du Centre, membre de l’UDI,
Jean-Louis Borloo a plus le profil d’un gentil organisateur que d’un chef de
village...
Nous verrons dans les mois qui viennent si ses capacités
d’animateur d’un club ce centre-droit seront suffisantes pour faire exister ce
courant et lui permettre de peser dans le paysage politique français.
Reste qu’il se posera toujours la question du chef.
Jean-Louis Borloo, quoi qu’il espère en la matière, ne sera
jamais le seul candidat dans une élection comme la présidentielle ou les
municipales parisiennes. Il devra donc, au-delà de son refuge valenciennois,
prendre son courage à deux mains pour se lancer dans des combats qui pourront
écorner son image.
Cette dernière, d’ailleurs, n’est-elle pas encore plus
écornée par ses renoncements successifs?
Au fait, l’UDI nous apprend que Jean-Louis Borloo sera bien tête
de liste aux élections européennes de 2014. Chiche?!
Centristement vôtre
Le Centriste