Certains affirmeront que ce sont des péripéties normales qui
touchent toute nouvelle formation politique. D’autres prétendront que ce sont les
preuves que la construction de celle-ci en particulier est constitutivement
bancale.
Toujours est-il que les médias se sont faits l’écho ces
derniers jours de tensions au sein de l’UDI.
Deux exemples parmi d’autres.
Ouest France nous parle de centristes peu enclins à se
rendre à une convention du parti organisé à Cholet, la ville administrée par le
leader du Centre national des indépendants, formation de l’UDI beaucoup plus
proche des thèses de la droite dure que du Centre.
Le Journal du dimanche, quant à lui, explique que l’ensemble
des formations composant la confédération ont refusé de reverser de l’argent
qu’elles reçoivent directement afin de financer ses activités, argent qu’elles
préfèrent garder, on ne sait jamais...
On n’évoque évidemment même pas des batailles de personnes
sur fond d’égos contrariés de certains qui se voyaient un peu mieux servis au
banquet des titres et des responsabilités.
Sans parler de la guerre des chefs qui couve depuis la
fondation de l’UDI. Quand Borloo dit quelque chose, Morin dit son contraire le
jour même. Et cette inimitié est loin d’être un cas isolé.
Le chemin vers un parti unifié derrière un guide unique,
souhait de Jean-Louis Borloo (d’autant plus que ce serait lui ce leader
suprême!) semble, dès lors, beaucoup plus compliqué que prévu et que le laisse
entendre les déclarations lénifiantes de son entourage.
Il faut dire que, plus le temps passe, plus les centristes
prennent conscience des risques que recèlent l’UDI pour leur existence et leur
indépendance.
De même, plus ils se rendent compte de la diversité de leurs
opinions sur moult questions. Comme le dit Chantal Jouanno, seule transfuge de
choix de l’UMP à ce jour, dans le Figaro, les consignes de vote, c’est
ringard...
D’ailleurs, c’est bien parce qu’il veut demeurer libre de
ses opinions et de ses positions que
Jean-Christophe Fromantin, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, a adhéré à
l’UDI comme il l’a répété récemment devant des journalistes. Le problème est
qu’il est en charge du projet politique du parti sensé lui donner une cohésion!
Du coup, un des atouts de l’UDI – l’absence d’élections en
2013 – sera peut-être un de ses handicaps car elle va devoir vivre pendant
encore plus d’une année sans pouvoir prouver concrètement son utilité (la
coalition électorale étant le fondement même de son existence).
Il va sans doute falloir beaucoup d’énergie et de tact pour
faire en sorte de calmer les états d’âme, rassurer les égos contrariés et
convaincre les grippe-sous.
A moins qu’états d’âme et égos contrariés soient dans l’ADN
même de l’UDI. D’où les grippe-sous…
Centristement vôtre.
Le Centriste