mardi 17 décembre 2013

L’Humeur du Centriste. La stratégie de respectabilité centriste du… Front national!

On se rappelle (Humeur du Centriste du 22 septembre) de la déclaration de Marine Le Pen à propos du positionnement centriste du Front national à l’attention des Américains où elle se comparait à… Barack Obama!
Et bien, ce qui semblait être une grosse plaisanterie de mauvais goût pour tout centriste qui se respecte pourrait s’avérer en réalité une des stratégies électoralistes du parti d’extrême-droite afin d’acquérir, petit à petit, la fameuse respectabilité politique que veut absolument lui conférer Marine Le Pen, laquelle a compris que c’est le seul moyen pour le FN d’occuper le pouvoir, en tout cas de s’en rapprocher.
Car, voici désormais les affirmations de la tête de liste investie par le Front national à Strasbourg pour les prochaines municipales et ancien UDF, Jean-Luc Schaffhauser, qui prétend sans ambages qu’«on peut rester centriste et être au Rassemblement Bleu Marine».
Et si l’on se promène sur le site partisansmarine.com, on peut trouver des propos comme «j'ai été centriste et pro euro. Mais je me suis rendu compte des défauts de la zone euro dès 2008 et je pense que l'Acte unique européen qui instaure la libre circulation des capitaux et l'euro doit être modifié. La circulation des capitaux doit être régulée, surtout l'entrée des capitaux comme ceux du Qatar. C'est le sujet favori de Marine».
L’alliance entre centristes et frontistes est évidemment un non-sens que seuls quelques hurluberlus peuvent croire (tout comme celle d’une alliance avec les communistes que pourtant pratique depuis  le Mouvement démocrate à Aubagne et qui siège également dans des majorités municipales aux côtés de communistes comme à Dijon, par exemple).
Et pourtant…
Les plus anciens se souviennent qu’elle a déjà eu lieu avec des personnages controversés comme Jacques Blanc en Languedoc-Roussillon, Charlie Baur en Picardie, Jean-Pierre Soissons en Bourgogne, sans oublier Hervé de Fontmichel à Grasse et Charles Million à Lyon, tous alors membres de l’UDF.
Le pire est que certains de ces élus de haut vol sont demeurés dans le parti centriste ou y ont été réadmis comme Jacques Blancs, par exemple.
Cette petite piqûre de rappel n’est donc pas sans intérêt.
Surtout elle permet d’affirmer avec force ici que l’obsession d’être élu n’est pas une excuse pour faire n’importe quoi en s’alliant avec l’extrême-droite ou l’extrême-gauche.
Pour les centristes qui se veulent des vigies responsables d’une démocratie libérale, jouer à ce jeu revient à tourner le dos à toutes leurs valeurs.
Centristement vôtre.


Le centriste