On se rappelle (Humeur
du Centriste du 22 septembre) de la déclaration de Marine Le Pen à propos
du positionnement centriste du Front national à l’attention des Américains où
elle se comparait à… Barack Obama!
Et bien, ce qui semblait être une grosse plaisanterie de
mauvais goût pour tout centriste qui se respecte pourrait s’avérer en réalité
une des stratégies électoralistes du parti d’extrême-droite afin d’acquérir,
petit à petit, la fameuse respectabilité politique que veut absolument lui
conférer Marine Le Pen, laquelle a compris que c’est le seul moyen pour le FN
d’occuper le pouvoir, en tout cas de s’en rapprocher.
Car, voici désormais les affirmations de la tête de liste
investie par le Front national à Strasbourg pour les prochaines municipales et
ancien UDF, Jean-Luc Schaffhauser, qui prétend sans ambages qu’«on peut rester
centriste et être au Rassemblement Bleu Marine».
Et si l’on se promène sur le site partisansmarine.com, on
peut trouver des propos comme «j'ai été centriste et pro euro. Mais je me suis
rendu compte des défauts de la zone euro dès 2008 et je pense que l'Acte unique
européen qui instaure la libre circulation des capitaux et l'euro doit être modifié.
La circulation des capitaux doit être régulée, surtout l'entrée des capitaux
comme ceux du Qatar. C'est le sujet favori de Marine».
L’alliance entre centristes et frontistes est évidemment un
non-sens que seuls quelques hurluberlus peuvent croire (tout comme celle d’une
alliance avec les communistes que pourtant pratique depuis le Mouvement démocrate à Aubagne et qui siège
également dans des majorités municipales aux côtés de communistes comme à
Dijon, par exemple).
Et pourtant…
Les plus anciens se souviennent qu’elle a déjà eu lieu avec
des personnages controversés comme Jacques Blanc en Languedoc-Roussillon, Charlie
Baur en Picardie, Jean-Pierre Soissons en Bourgogne, sans oublier Hervé de
Fontmichel à Grasse et Charles Million à Lyon, tous alors membres de l’UDF.
Le pire est que certains de ces élus de haut vol sont
demeurés dans le parti centriste ou y ont été réadmis comme Jacques Blancs, par
exemple.
Cette petite piqûre de rappel n’est donc pas sans intérêt.
Surtout elle permet d’affirmer avec force ici que
l’obsession d’être élu n’est pas une excuse pour faire n’importe quoi en s’alliant
avec l’extrême-droite ou l’extrême-gauche.
Pour les centristes qui se veulent des vigies responsables
d’une démocratie libérale, jouer à ce jeu revient à tourner le dos à toutes
leurs valeurs.
Centristement vôtre.
Le centriste