Ainsi donc les centristes (la quasi-majorité d’entre eux) se
sont réunis.
Certes, il en reste encore quelques uns dispersés, à l’UMP,
dans quelques micro-formations, aux Radicaux de gauche et au même au PS mais le
gros des troupes se trouvent désormais dans la nouvelle alliance entre le
Mouvement démocrate et l’UDI, elle-même confédération de plusieurs partis.
Cette alliance a décidé de se positionner au centre-droit et
comptera deux chefs de file au moins, Jean-Louis Borloo et François Bayrou mais
Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, voire Jean-Christophe Fromantin s’il ne
claque pas la porte et quelques autres, restent à l’affût et ne laisseront
certainement pas les deux premiers la préempter sans se positionner pour les combats
électoraux futurs.
Reste que désormais réunis les centristes vont pouvoir enfin
se compter et ne plus pouvoir mettre sur le dos de la désunion et de
l’éparpillement leurs insuccès ou leurs échecs.
Autant dire que les partis centristes jouent gros.
Mais la tâche n’est pas simple.
S’ils doivent, bien entendu, convaincre les électeurs de
leur capacité à représenter une force politique et électorale capable de nouer
des alliances et de gouverner sans compromissions de leurs idées et de leurs
valeurs, il leur faudra également convaincre tous les récalcitrants qui, au
Mouvement démocrate et à l’UDI, estiment que cette alliance n’est pas
souhaitable.
Cela passe, évidemment, par un projet politique et des
programmes électoraux et pas seulement par un positionnement dans l’opposition
au président de la république actuellement en place et à son gouvernement.
Cela passe également par des leaders, sinon charismatiques,
au moins politiquement reconnus et non pas seulement appréciés pour leur
personnalité.
Ainsi, le hiatus dans les sondages à propos de Jean-Louis
Borloo et François Bayrou est assez inquiétant.
L’appréciation des hommes, qui est haute, est contrebalancée
par une appréciation sur leur capacités politiques qui, elle, est plus que
mitigée.
Présenter un Centre et des centristes crédibles est donc le
premier challenge de cette nouvelle alliance qui doit, dans le même temps,
colmater les fissures qui sont apparues en interne avant qu’elles ne deviennent
des fractures.
La nouvelle union a six mois pour cela et plus d’excuses
pour se cacher derrière en cas d’échec de son entreprise.
Car les résultats des municipales et des européennes en 2014
démontreront, au-delà des simples chiffres qui seront malgré tout importants,
s’il existe une dynamique en vue de 2017.
C’est elle qui sera l’élément essentiel. Son absence
pourrait tout remettre en cause plus vite qu’on ne le pense.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC