Imaginez que Jean-Claude Gaudin à Marseille et Christian
Estrosi à Nice, tous deux vice-présidents de l’UMP, se présentent «sans
étiquette» aux prochaines municipales. Imaginez que Jean-Marc Ayrault, le
Premier ministre, fasse de même à Nantes…
N’imaginez plus: Jean-Christophe Fromantin, vice-président
de l’UDI, a décidé de le faire à Neuilly-sur-Seine!
Voilà bien une première en politique.
Car, même s’il est plus que probable que Fromantin claque la
porte de l’UDI depuis que Jean-Louis Borloo s’est marié avec François Bayrou,
le maire de Neuilly-sur-Seine, farouche opposant aux mariages de personnes du
même sexe, n’a pu le supporter, même s’il s’agit ici que d’une union politique…
Pour autant, en général, c’est plutôt le contraire qui se
produit.
On démissionne d’un parti puis on se présente à l’élection
suivante sans étiquette.
Mais Jean-Christophe Fromantin est un innovateur.
Dans une interview récente au Figaro magazine, il avait
déclaré qu’il préférait qu’on le mette dehors de l’UDI – il se verrait plutôt jouer
un martyr démocrate-chrétien (car il ne se définit pas comme centriste) – que
de s’exclure lui-même, comme il dit.
Tout cela fait un peu tâche et brouille quelque peu l’image
de partis centristes réunis sous la même bannière.
Rappelons, en outre, que le candidat sans étiquette est le
responsable du projet politique de l’UDI…
Cela montre, en tout cas, que cette UDI bâtie en un temps
record est loin encore d’être une confédération où toutes les formations qui la
composent ont une même ligne politique.
Du coup, on se demande si Borloo n’a pas, lui aussi, fait
les choses à l’envers.
Avant de s’unir «coopérativement» à Bayrou, il aurait
peut-être fallu unir «confédéralement» ses amis. Peut-être…
Centristement vôtre
Le Centriste