Le vote blanc peut signifier que l’on a une conscience
politique très forte ainsi qu’une connaissance très aiguisée des programmes
partisans tout en ne se reconnaissant dans aucun des candidats qui se
présentent aux suffrages des électeurs.
Mais il peut aussi signifier, tout simplement, une incapacité
de choisir, notamment parce que l’on est totalement ignorant des affaires
publiques (bien que ceci n’empêche nullement certains de voter pour un candidat
plutôt qu’un autre!).
Dans le premier cas, on est bien dans un acte politique
légitime.
Dans le deuxième, on est plutôt dans l’indécision coupable.
Si la reconnaissance de ce vote que viennent d’adopter les
députés à l’unanimité (il n’y a même pas eu de bulletin blanc, un comble!)
vient d’une initiative centriste, ce n’est sans doute pas pour rien.
Pour les centristes, il s’agit bien de montrer que se
déplacer pour voter, fusse pour mettre un bulletin blanc (ou pas de bulletin du
tout) dans l’enveloppe, est un acte civique qui doit être reconnu comme tel.
Pour leurs opposants, la reconnaissance d’une incapacité de
choisir est bien une caractéristique centriste…
Plus sérieusement, qu’il s’agisse du bon ou mauvais vote
blanc, leur reconnaissance est une excellente chose car il permet de
comptabiliser ceux qui estiment que voter en démocratie est non seulement un
devoir mais une chance sans pour autant qu’ils se sentent contraints par une
offre politique qui ne les satisfait pas.
Il s’agit, donc, de dire à tous ceux qui participent aux
élections qu’ils font bien partie des partisans de la démocratie dans un pays,
la France, où, rappelons-le, le vote n’est pas obligatoire.
Reste à voir, à l’usage, si cette reconnaissance va
augmenter le pourcentage du vote blanc, faisant en sorte d’empêcher le
vainqueur d’une élection d’obtenir plus de 50% des voix, ce qui, pour certains,
risquent de minimiser la victoire et donc la démocratie représentative.
Néanmoins, on pourra rétorquer que les partis politiques
devront alors faire en sorte d’avoir une offre adéquate pour éviter le vote
blanc.
Si l’unanimité a été obtenue pour cette reconnaissance du
blanc, cette belle union de la représentation citoyenne a été battue en brèche
dès le résultat obtenu puisque la majorité a décidé – pour des raisons
techniques, selon elle – de ne pas appliquer cette décision pour les prochaines
municipales.
Tollé dans l’opposition qui estime que cela valorisera le
vote pour le Front national.
Car, selon elle, beaucoup d’électeurs (de droite) votent
pour l’extrême-droite afin de montrer leur mécontentement au pouvoir en place
et parce que le vote blanc n’est pas pris en compte.
Si cela était le cas, le FN serait à la baisse et serait
moins menaçant pour les listes de droite lors du premier tour.
On attend de voir si un sondage public confirme cette thèse.
Centristement vôtre,
Le Centriste