Un sondage de l’IFOP pour le Nouvel Observateur à propos des
prochaines élections européennes nous apprend outre que le Front national est
en tête avec 24% des intentions de vote devant l’UMP avec 22%, qu’une liste
commune Mouvement démocrate-UDI recueille 11% des intentions de vote alors que
des listes autonomes des deux partis centristes atteignaient, en mai dernier,
13,5% (7% et 6,5% respectivement), soit 2,5% de mieux, dans un précédent
sondage du même IFOP.
Au-delà d’un score décevant, d’autant que les centristes
rappellent sans cesse que cette élection est faite pour eux (ils sont les plus
européens et obtiennent généralement leurs meilleurs résultats lors de scrutins
à la proportionnelle), on s’aperçoit d’une déperdition de voix qui semblent
indiquer qu’une union des centres ratissent moins large que deux partis
positionnés l’un au centre et l’autre au centre-droit de l’échiquier politique.
Cette constatation semble être marquée du sceaux du bon sens
électoral mais pose bien une question stratégique de première importance.
En se positionnant au centre-droit, le MoDem de François
Bayrou semble perdre en effet une frange de son électorat jeune et proche de la
gauche, positionnée au centre-gauche et qui ne veut pas entendre parler d’union
avec l’UMP.
En tout cas c’est ce que l’on constate dans le débat qui
anime les divers courants du Mouvement démocrate mais aussi les réseaux
sociaux.
Si cette frange «gauchiste» est difficilement mesurable, la
perte de ces 2,5 points est une première indication.
Mais l’on peut également estimer que certains électeurs
centristes qui avaient déserté les partis centristes pour voter UMP ou s’abstenir
sont tentés de revenir au bercail avec cette union positionnée au centre-droit.
Dès lors, la perte du côté du centre-gauche, voire du
centre-centre, serait plus importante.
Evidemment, entre 11% et 13,5%, il n’y a pas un grand écart,
d’autant qu’il ne s’agit que de deux sondages et non de tendances fortes sur la
durée.
Néanmoins, la refondation centriste autour d’une structure
unique contient ontologiquement ce questionnement qu’il sera intéressant de
suivre si réunion il y a bien lieu.
Car l’on voit ces derniers jours des discours assez
conventionnels de la part du Mouvement démocrate qui rappelle que le Centre
doit être indépendant et de la part de l’UDI qui estime que l’indépendance ne
se justifie que dans une alliance électorale avec la Droite.
Si d’autres sondages confirmaient la tendance, ils seraient
sans doute un bon argument pour les opposants à cette union MoDem-UDI.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC