Lors d’une interview télévisée sur BFMTV, Jean-Pierre
Raffarin a déclaré qu’il se sentait plus proche du positionnement politique de
l’UDI que de l’UMP, se définissant comme un centriste.
Il a ajouté qu’il pourrait rejoindre la nouvelle structure
qui sera mise en place par le rapprochement Bayrou-Borloo si l’UMP suivait une
dérive droitière.
«Si le parti de l'UMP choisissait une voie qui n'est pas la
mienne, a-t-il ainsi affirmé, naturellement je le quitterais. S'il y avait
cette logique de droitisation, si on devait revenir à une logique d'une droite
bipolaire, il est clair que ma place serait d'être au centre».
Pour autant, il a estimé que ce n’était pas le cas
actuellement et que la mise au point de François Fillon après ses déclarations
controversées sur le Front national lui avait parue suffisante pour l’instant.
Il a rappelé que la création de l’UMP en 2002 n’était pas un
mariage d’amour mais de raison dont le but premier était d’empêcher le FN de
devenir le premier parti de droite devant une formation de droite et une
formation de centre-droit.
Le tiraillement des centristes de l’UMP entre le choix d’un
parti unique réunissant droite et centre-droit et celui de deux partis type
RPR-UDF n’est pas nouvelle.
Il a été particulièrement fort lors du quinquennat de
Nicolas Sarkozy qui ne portait pas beaucoup d’estime aux centristes.
Sa défaite a peut-être, paradoxalement, permis à l’UMP de
garder une forte unité au-delà du départ de ses rangs de Jean-Louis Borloo et
des amis partis créer l’UDI.
Reste que l’attraction de cette dernière pour les centristes
encore dans l’UMP peut devenir trop forte si la confédération parvient à
susciter une importante adhésion populaire et que cela se traduit par de bons
scores aux prochaines élections.
On en est pas encore là mais au cas où cela surviendrait,
alors la justification des centristes de l’UMP de demeurer sous la tutelle de
la droite tombera d’elle-même.
D’autant que la défaite de Nicolas Sarkozy a été imputé au
fait qu’il n’y avait pas un parti centriste allié à l’UMP assez fort pour être
le réservoir de voix nécessaire au second tour…
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC