L’UDI étant, ne l’oublions pas, une confédération qui est
loin de parler d’une seule voix, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo, il est
peut-être sage de la renforcer avant d’ouvrir ses portes à d’autres.
Créée voici presque un an, elle demeure fractionnée en chapelles
avec plusieurs chefs, de Borloo à Morin en passant par Lagarde, Fromantin ou
Arthuis, sans parler des sous-chefs tout aussi indépendants et à la langue bien
pendue.
Bien entendu, la volonté de parvenir à une entente avec le
Mouvement démocrate est avant tout une opération en vue des prochaines
élections, en particulier les européennes où il faudra se compter dans un
scrutin à la proportionnelle, ce qui est loin d’être gagné par les troupes de
Borloo et Bayrou.
Car, ne nous y trompons pas, s’il s’agissait de bâtir dans
le dur, c’est bien au cours de l’année qui vient de s’écouler qu’il aurait
fallu se réunir, parler et construire ensemble et pas juste dans une certaine
urgence avant des échéances électorales.
D’autant que ce n’est pas un accord électoral qui fera une
proximité politique, sans parler de rapprochements de personnalités qui
partagent beaucoup d’inimitiés...
Et pour éviter une possible implosion de l’UDI, ne vaut-il
pas mieux pour ses dirigeants de la solidifier et non pas d’y associer un
élément qui risque d’être hautement perturbateur et dont les ambitions ne sont
pas d’être un second couteau et, encore moins, de s’effacer pour le bien de la
cause…
Les déclarations de ces mêmes dirigeants au cours de l’été
ont montré que l’UDI se cherchait encore.
Jean-Louis Borloo en est conscient, lui qui a écrit une
lettre à ses amis pour les recadrer en leur demandant une plus grande
intégration de leurs formations respectives et une plus grande allégeance à sa
personne.
Il peut être tentant pour lui de dépasser les chapelles de
son parti par une alliance avec le MoDem.
Néanmoins, à terme, le pari est hautement risqué, en
particulier en cas de mauvais résultat d’une telle entreprise lors des
élections européennes.
Une liste UDI-Mouvement démocrate à moins de 15% sera un
résultat décevant et en dessous de 10% un échec.
Or rien ne dit actuellement que ces paliers seront atteignables
à coup sûr.
Enfin, rappelons que l’entente Borloo-Morin est loin d’être
au beau fixe. Avec Bayrou en plus, voilà la perspective de belles joutes entre
les trois et leurs lieutenants respectifs, sans oublier Lagarde, qui risquent
de ravir les concurrents des partis centristes et de désespérer le militant de
base et, plus grave, l’électeur centriste.
Alors, avant de se réunir, que l’on sorte tous les
squelettes des placards et que l’on s’entende sur un vrai projet politique.
Et surtout que l’UDI, enfin, s’unisse à l’UDI!
Centristement vôtre
Le Centriste