Après la déculottée des élections 2012 et avant les prochaines
échéances de 2014, la rentrée politique 2013 des partis centristes sera
éminemment importante pour leur avenir et leur capacité à séduire les
électeurs.
Pour être de nouveau crédibles, ceux-ci ont encore du chemin
à faire si l’on se réfère à leur situation actuelle.
D’un côté, on a un Mouvement démocrate sans grande troupe
qui ne tient que par son chef, François Bayrou. De l’autre, on a une Union des
démocrates et indépendants dont le chef ne tien absolument pas ses troupes néanmoins
plus nombreuses, comme il l’a d’ailleurs lui-même reconnu dans un courrier
récent adressé aux fondateurs de la confédération.
Au niveau sondagier, si les deux chefs ont quelques raisons
d’être satisfaits par leur classement dans les baromètres des personnalités
préférées des Français, leurs partis n’en tirent pratiquement aucune bénéfice,
plafonnant à des scores très décevants, pour ne pas dire plus.
Quant à la ligne politique des deux partis, elles sont plus
que floues, ce qui est peut-être la raison des mauvais sondages que nous venons
d’évoquer.
Bien sûr, on sait que l’UDI est au centre-droit puisque tous
ses dirigeants le répètent à toutes les sauces sauf qu’il a pu accueillir en
son sein pendant un an un parti, le CNI, plus proche de l’extrême-droite que du
Centre.
Bien sûr, on sait que le MoDem est au centre puisque
François Bayrou l’affirme sns cesse sauf que de dire du bien un jour du
gouvernement et du mal le lendemain dans une sorte d’équilibrisme du ni-ni ne
fait pas de ces allers-retours une politique vraiment centriste.
Tout cela va devoir changer et vite car les municipales puis
les européennes arrivent à grands pas.
De nouveaux échecs seraient catastrophiques pour les partis
centristes. Or, aujourd’hui, c’est plutôt ce à quoi l’on s’attend.
Evidemment, il reste encore un peu temps pour corriger le
tir. Le peuvent-ils?
Du côté de l’UDI, l’incapacité de Jean-Louis Borloo à être
un chef qui va au combat et accepte de prendre les coups a toujours été connue
de ses alliés bien avant la création du parti.
Que le débat à l’UDI soit toujours aussi animé sur le sujet
n’est guère rassurant.
En même temps, sa volonté de tout contrôler sans trop se
mouiller paralyse l’action du parti.
Sans oublier la dimension confédération de l’UDI. Les
leaders des formations centristes de l’UDI n’ont jamais souhaité fondre
celles-ci totalement dans celle-là et y semblent encore moins disposés qu’auparavant…
Quant à l’autocratisme bien connu de François Bayrou, il a
déjà tant coûté d’abord à l’UDF puis au Mouvement démocrate que l’on se demande
si ce dernier n’est pas amené à ne pouvoir faire que de la pâle figuration –
comme cela a été le cas depuis sa création – lors des échéances électorales
comme celles qui se profilent en 2014, en dehors, évidemment des présidentielles.
Pour autant, on veut croire que les partis centristes ont la
capacité de rebondir. Mais, pour cela, il leur faut se battre sur les valeurs
et les grandes thématiques du Centrisme pour enfin démontrer qu’ils ne sont pas
simplement des réunions de politiciens, réservoirs de voix pour la Droite et la
Gauche.
Pour cela, il leur faut descendre dans l’arène politique et
défendre les idées et les politiques du Centre, en démontrant en quoi elles
ont, non seulement, une utilité, mais surtout sont la solution aux problèmes du
pays.
Tout cela en démontrant que les partis centristes, s’ils ont
besoin d’alliance avec d’autres partis, sont indépendants et ont leurs propres
projets, responsables et crédibles, pour le présent et l’avenir de la France.
Personne ne dit que ce sera facile et gagné d’avance.
D’autant que la tâche s’annonce titanesque.
Mais y a-t-il une autre solution?
Ceux qui penseront qu’ils ont déjà lu quelque chose de ce
genre ici ont raison… malheureusement.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC