mardi 2 juillet 2013

L’Humeur du Centriste. Monsieur ou Messie Bayrou?!

A défaut de séduire les électeurs, Monsieur Bayrou se présente comme le sauveur des Français, de vous et de moi, bien que ceux-ci ne semblent guère en demande de messie…
Car, pour caractériser un sauveur, c’est bien du sacrifice de sa personne à son peuple (dans la tradition chrétienne chère au président du Mouvement démocrate) qu’il s’agit.
Vous pensez sans doute que j’exagère, que je suis de mauvaise foi, que je raconte n’importe quoi.
Pas du tout, dans le Journal du Dimanche, François le sauveur affirme que ses défaites électorales ont été un «sacrifice pour les Français».
Ce n’est pas rien un tel sacrifice.
Celui-ci lui permet en outre de ne plus être «un homme politique comme les autres» (touché sans doute par la grâce) et ce qui prouve, affirme-t-il, «que je suis désintéressé» (signifiant sans doute qu’il a fait exprès de perdre, ce que les observateurs attentifs de la vie politique n’avaient pas vraiment remarqué…).
Dans une autre interview, donnée à France Inter, sur la montée du Front national, François le rassembleur, chantre de l’union nationale (mais incapable d’unir tous les centristes), affirme comprendre les électeurs qui, comme les brebis, s’égarent en votant pour la formation d’extrême-droite.
Et le voilà fustigeant les marchands du temple, pardon, les hommes politiques qui multiplient «les promesses politiques alors qu’ils les savent intenables».
«Ils racontent des histoires pour avoir des voix, poursuit-il (en s’excluant évidemment du lot), ajoutant que «cette culture de l'escroquerie civique s'est répandue dans le monde politique depuis quinze ou vingt ans».
Un prêche que ne désavoueraient pas certains tribuns populistes.
Ici, je ne voudrais pas contredire notre futur sauveur rassembleur mais juste lui rappeler que les promesses politiques existent depuis que le monde est monde et que, depuis cette date qui est relativement plus ancienne qu’une vingtaine d’années, nombre d’entre elles ont toujours été du pipeau.
Evidemment, je reste humble dans ma mise au point, ne tenant pas à me mesurer à celui qui vient d’écrire un livre intitulé «De la vérité en politique», sachant que seul un être suprême connaît la vérité, la seule, la vraie.
Allons, c’est vrai que d’avoir eu moins de 10% des électeurs français qui aient voté pour vous lors de la présidentielle 2012 et, pire, que vos ouailles pyrénéennes ne vous aient pas réinstallé au Palais Bourbon lors des législatives qui ont suivi, sans parler de tous vos amis politiques qui vous ont quitté ces dernières années, prouvent bien que, comme le dit l’expression populaire paraphrasant une sentence messianique, nul n’est prophète dans son propre pays.
Et que celui qui n’a jamais fauté, me lance la première pierre…

Centristement vôtre.


Le Centriste