Au risque de se faire insulter et amalgamer, posons les
bonnes questions au moment où médias et classe politique s’émeuvent à juste
titre de ce fait divers où un militant d’extrême-gauche est décédé lors d’une
bagarre avec des militants d’un groupe skin d’extrême-droite.
Avant tout chose, être centriste c’est regretter et
condamner la mort d’un jeune homme parce que celui-ci avait des convictions
politiques.
Aucun humaniste ne peut concevoir le débat politique dans la
violence et l’agression, qu’elles soient verbales ou physiques.
De même, les groupes skins, quels qu’ils soient, ont
toujours été des menaces pour la liberté et la sécurité des personnes.
Ayant dit cela, les réactions à cet homicide (que l’on ne
peut encore qualifier de meurtre, ni d’assassinat, le premier supposant la
volonté de tuer et le second la préméditation) dont on ne connait pas encore
tous les tenants et les aboutissants sur sa survenance, doivent interpeler les
centristes dans leur démesure émotionnelle et la diabolisation idéologique d’un
extrême vis-à-vis d’un autre.
Car, oui et malgré ce décès tragique, les extrêmes, qu’ils
soient de gauche ou de droite, basés sur des idéologies totalitaires dont on a
vu les crimes lorsqu’elles ont été mises en œuvre concrètement, sont également
condamnables parce qu’ils dénient à leur ennemis politiques, c’est-à-dire tous
ceux qui ne pensent pas comme eux, la qualité de personne, fondamentale dans la
vision humaniste du Centrisme.
Et posons donc les bonnes questions.
La dictature communiste est-elle plus humaine que la
dictature fasciste?
Staline était-il meilleur qu’Hitler?
Mao est-il moins scélérat que Franco?
Fidel Castro à Cuba était-il un dictateur plus acceptable
que le général Pinochet au Chili?
Les camps de concentration communistes étaient-ils moins
ignominieux que les camps de concentration nazis?
Le génocide des khmers rouges au Cambodge était-il moins
monstrueux que celui des juifs par les nazis?
Les violences de l’extrême-gauche sont-elles plus compréhensibles
que celles de l’extrême-droite?
Les insultes des l’extrême-gauche sont-elles moins
ordurières que celles de l’extrême-droite?
Les assassinats politiques d’Action directe, de la Fraction
armée rouge (Bande à Baader) et des Brigades rouges ont-ils été moins criminels
que ceux de l’OAS, des Noyaux armés révolutionnaires (italiens) ou d’Honneur de
la police?
A toutes ces questions, la réponse d’un humaniste est: non.
Non, quand on est un défenseur de la démocratie républicaine
assise sur les valeurs de la liberté, du respect, de la solidarité et de la
tolérance, sur le principe du juste équilibre et celui de l’égalité de toute
personne vis-à-vis d’une autre.
Et oui, il faut poser ces bonnes questions encore et
toujours.