Les adversaires, parmi lesquels ses ennemis les plus résolus,
de la démocratie républicaine libérale défendue par le Centre et le Centrisme
ont tout intérêt à la survenance de périodes de crises quelles qu’elles soient.
On le voit bien aujourd’hui où les voilà qui saisissent
n’importe quel motif ou incident pour s’attaquer aux principes mêmes
démocratiques, ceux qui, pour imparfaits qu’ils soient, ont permis
l’établissement de pays avancés riches et de sociétés ouvertes où chacun
bénéficie de la liberté d’expression et de la protection de la loi contre
l’arbitraire du pouvoir ainsi que contre la violence des autres.
Deux des pires dangers de la démocratie montent actuellement
en puissance, tant à droite qu’à gauche, les comportements populistes et les
revendications consuméristes qui conduisent à des discours démagogiques et
clientélistes de la part des politiques.
Les premières estiment que la démocratie républicaine n’est
qu’un système pourri dès le départ, générant la chienlit, la corruption et le
désordre des «élites», et qu’il faut y mettre de l’ordre coûte que coûte en
s’attaquant en priorité au personnel politique, aux institutions et en
contestant les résultats des élections lorsqu’elles ne vous sont pas
favorables.
Les deuxièmes, phénomène beaucoup plus récent, considèrent
la démocratie comme un vaste hypermarché où l’on peut faire ses courses en
choisissant les biens et les services dont on a envie sans se préoccuper de ce
que la signifie pour les autres, que ce doit au niveau de l’individu ou de la
collectivité, l’idée étant que l’on a le «droit à».
Ces deux types de comportements, qui ont, chacun, des
dimensions individuelles et collectives, ont d’ailleurs plus de points commun
qu’on ne le croit au-delà de leur remise en cause de la démocratie libérale.
Le premier est qu’ils ne peuvent exister que grâce aux
règles démocratiques…
En outre, tous deux demandent que la démocratie soit à leur
service et se plient à leurs volontés et leurs caprices qui sont changeants et
souvent épidermiques.
Mais, soyons clairs, le populisme et le consumérisme ne
viennent pas de nulle part. Si, aujourd’hui, nous en sommes là, c’est qu’ils
sont attisés par certains responsables politiques soi-disant responsables qui
s’en délectent mais également parce qu’ils sont les premiers à allumer les
premières braises par des discours et des actes démagogiques et clientélistes
afin d’attiser des comportements extrêmes pour ensuite surfer sur la vague des
mécontentements.
Le comportement d’un homme comme Jean-François Copé suscite
ainsi nombre d’interrogations. Le voilà qui récupère de manière démagogique les
thèmes d’extrême-droite sans vergogne mais lorsque l’on parle de publier le
patrimoines des politiques s’insurgent contre le voyeurisme du «peuple» qu’il a
lui-même excité pendant des mois et des mois.
A l’opposé, François Fillon, lui, évite les provocations, ce
qui nous rappelle fort opportunément que la bataille pour la présidence de
l’UMP n’était pas seulement une question d’hommes mais aussi et surtout celle
d’une vision de la société et d’une façon de faire de la politique.
Et n’oublions jamais que quand des hommes politiques comme
monsieur Copé joue un double-jeu, la victime est toujours la même, la
démocratie.
Mais ceux qui jouent la carte du clientélisme pour contenter
des demandes consuméristes déraisonnables (comme l’adoption pour les couples gays)
sont également responsables du climat délétère qui s’installe, contaminant la
société tel un poison aux effets lents mais extrêmement toxiques.
Car, derrière, les adversaires de la démocratie libérale
comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon en profitent pour tenter de la
discréditer alors que leurs modèles de société d’un autre temps seraient, non
seulement, liberticides, mais plongeraient le pays dans une crise économique et
sociale sans précédent.
Enfin, ce qui est également intéressant de noter dans
l’évolution du populisme et du consumérisme, c’est qu’ils fonctionnent de plus
en plus de manière semblable.
Le premier nommé était jusqu’à présent essentiellement un
mouvement social alors que le consumérisme était avant tout une attitude
individuelle.
Aujourd’hui, le populisme est souvent issu d’une agrégation
de comportements consuméristes (comme, par exemple, la demande que la
collectivité se plie à une vision individuelle partagée par un groupe plus ou
moins nombreux) et le consumérisme prend de plus en plus des formes collectives
de revendications (comme, par exemple, celle d’un droit pour une communauté
particulière).
Pour autant, ce n’est pas le fameux et nébuleux «intérêt
général» ou l’imprécis «bien commun» qui permettre de résoudre l’équation «ni
populisme, ni consumérisme» mais bien le principe du «Juste équilibre» propre
au Centrisme qui rejette la démagogie et le clientélisme.
Celui-ci, je le rappelle, vise à donner le plus de
satisfaction possible à tous les citoyens tout en sachant que personne ne peut
être contenté totalement. Ainsi, c’est dans l’harmonie (et non la
confrontation) de tous les intérêts particuliers que le politique bâtit sans
relâche le juste équilibre de la communauté.
C’est uniquement de cette façon que, non seulement, l’on
pourra préserver les acquis démocratiques mais, surtout, les adapter à la
nouvelle réalité des sociétés contemporaines.
Seule le Centrisme aujourd’hui se bat contre la
démagogie et le clientélisme, les deux plaies de la démocratie républicaine.