La campagne de communication a déjà commencé, bien avant la
victoire de Barack Obama, le 6 novembre dernier face à Mitt Romney, pour faire
de Hillary Clinton la… quarante-cinquième et première présidente des
Etats-Unis!
Non pas de la part de cette dernière, mais de tous ses amis,
et dieu sait s’ils sont nombreux aujourd’hui en Amérique et dans le monde.
Pourtant, Hillary avait affirmé en 2008 qu’elle ne se
représenterait plus jamais à une présidentielle.
Sans renier cette position, l’actuelle secrétaire d’Etat
(qui quittera son poste à sa demande en janvier prochain) dit qu’elle s’est
remise de cette campagne éprouvante où, favorite des primaires démocrates et de
l’élection générale, elle avait été battue par Barack Obama dans un combat où
de nombreux coups bas avaient été échangés des deux côtés, le camp Obama, avec
des attaques virulentes et peu honorables, n’y étant pas allé de main morte à
l’époque contre celle qui est désormais la figure politique la plus populaire
du pays.
Lorsque l’on interroge ses proches (Clinton refuse d’en
parler) ou des analystes bien informés – et les médias américains ne s’en
privent pas – tous affirment ne pas savoir ce qu’elle va faire mais pensent qu’elle
serait sans nul doute la grande favorite pour succéder à Obama et que la
passion de la politique l’anime toujours autant.
Quoi qu’il en soit, nombre de pundits (experts) lui
prédisent un triomphe, à la fois, lors de la primaire démocrate puis de la
présidentielle où, pour l’instant, aucun candidat ne fait le poids contre elle.
Et les enquêtes d’opinion semblent leur donner raison de
manière éclatante.
57% des Américains (66% des femmes – dont 35% de celles qui
sont enregistrées comme républicaines! - et 49% des hommes), ainsi, supportent
déjà sa candidature en 2016 selon un sondage révélé il y a trois jours par la
chaine ABC news et le Washington Post.
Dans son propre parti, ils sont même 80% des démocrates à la
supporter.
Un autre sondage réalisé à New York, donne le pourcentage de
54% avec, surtout, 75% d’opinions favorables sur sa personnalité et son bilan.
Enfin, un troisième sondage, la donne largement en tête de
la première primaire (en fait un caucus) démocrate de l’Iowa, écrasant son
poursuivant, le vice-président actuel, Joe Biden (58% contre 17%).
Son positionnement centriste est un atout pour celle qui a
dit «la politique américaine peut être parfois quelque peu déséquilibrée. Nous
penchons vers la droite ou vers la gauche mais nous retournons toujours vers le
centre car nous sommes des pragmatiques. Nous ne sommes pas des idéologues. La
plupart des gens veulent des solutions sensées.»
De même que sa réussite à la tête de la diplomatie américaine
où elle a démontré ses capacités politiques et prouvé qu’elle avait la stature
d’une grande dirigeante, le tout après son passage à la Maison blanche (où elle
fit vraiment un tandem avec son mari, Bill Clinton, qui avait dit qu’en l’élisant,
les Américains élisaient deux Clinton pour le prix d’un!) et au Sénat, en tant
qu’élue de l’Etat de New York.
Pour autant, les choses ne seront peut-être pas aussi
simples que certains ne le disent (en fait, elles ne le sont jamais lors d’une
élection présidentielle).
Car, avant d’être aussi populaire, Hillary Clinton avait ses
partisans (nombreux) mais également ses détracteurs (nombreux également).
Rappelons qu’en 2008, si elle était la favorite du scrutin,
elle était aussi celle dont une partie significative de l’électorat affirmait
qu’elle ne voterait jamais pour elle, un handicap dont s’était servi avec
à-propos Obama pour la discréditer.
De plus, un slogan assez efficace alors disait qu’après deux
présidents Bush, on ne pouvait avoir deux présidents Clinton (sous-tendu ces
deux familles sont en train de phagocyter la démocratie).
Ironie de l’histoire, il est tout à fait possible que l’élection
de 2016 oppose Hillary Clinton au républicain… Jeb Bush, fils et frère des
anciens présidents!
Reste qu’avec son expérience, sa connaissance, ses capacités
ainsi que les relations qu’elle a nouées tant dans son pays que dans le monde
entier, elle apparait comme la personne idéale pour occuper le poste suprême.
Cerise sur le gâteau, les Américains éliraient en même temps
la première présidente des Etats-Unis, juste après avoir envoyé à la Maison
blanche, le premier Afro-américain.
Infatigable défenseure des droits des femmes dans le monde,
entrer dans l’Histoire en cassant ce «plafond de verre» (une expression qu’elle
a maintes fois utilisée en 2008) pour la première fois, voilà qui ne déplairait
certainement pas à Hillary Clinton…
Alexandre Vatimbella