mardi 23 octobre 2012

USA élection 2012 vue du Centre. Barack Obama: bon président, mauvais candidat?


Personne ne nie les grandes qualités de Barack Obama et même ses compétences qui en font un bon président. Mais, malgré sa victoire dans deux des trois débats télévisés (la dernière, hier soir, lors de celui consacré à la politique étrangère), est-il un bon candidat?
La question avait déjà été posée en 2008 lorsqu’il fut à un moment donné à égalité dans les sondages avec John McCain alors qu’il aurait du être dix à vingt points devant, bénéficiant du ressentiment et parfois de la haine d’une grande majorité d’Américains à l’encontre de George W Bush et à la campagne peu engageante de son rival républicain.
Elle peut l’être à nouveau en 2012 alors qu’il est également au coude à coude avec Mitt Romney qui est considéré comme un médiocre candidat et dont les gaffes, les revirements et les mensonges ont été légions.
Et s’il est réélu le 6 novembre prochain, il le devra à ses prestations de président et non à celles de candidat.
Les qualités de Barack Obama ne sont pas celles d’un candidat qui doit se vendre à coups de promesses démagogiques, d’attaques virulentes contre ses adversaires et apparaître proche des gens et elles ne l’ont jamais été.
Il doit principalement sa victoire de 2008 à ses slogans accrocheurs, comme «Yes we can» ou «Change we believe in», ainsi qu’à l’organisation de sa campagne.
Rappelons, en outre, que selon nombre de politologues, il a été mal élu. Remportant 53% des voix, il était très en-dessous des projections qui donnaient gagnant n’importe quel candidat démocrate avec un pourcentage de 58%-60%.
Bien sûr, une partie du manque à gagner provenait du fait qu’il était afro-américain mais ceci n’explique pas tout.
Sas capacités sont avant tout celles de porter des messages, des idées et des propositions, ainsi que de les exprimer clairement et pédagogiquement dans des discours souvent remarquables.
Et s’il peut se battre pour ses idées et ses propositions, il n’est pas le candidat populiste qui fait du rentre-dedans.
Ainsi, les coups bas à l’encontre d’Hillary Clinton lors de la primaire démocrate en 2007-2008 venaient plus de son équipe de campagne dirigée par les deux David, Plouffe et Axelrod, que de Barack Obama lui-même. D’ailleurs, il en avait condamné plusieurs, ce qu’il a fait.
De même, sa «défaite cuisante» lors du premier débat face à Mitt Romney venait de ce qu’il a privilégié le fond sur la forme, permettant à la prestation du républicain, principalement basée sur la forme, d’apparaître comme brillante.
Du coup, les deux hommes sont à égalité dans la plupart des derniers sondages alors qu’Obama, malgré la crise économique, devrait logiquement être en tête.
Ce qu’il a été à l’issu de la Convention démocrate qui l’a désigné comme son candidat. Surtout grâce à la prestation hors pair de Bill Clinton!
Alexandre Vatimbella