Il reste un peu moins d‘un mois avant l’élection présidentielle
américaine qui se déroulera le mardi 6 novembre et les dernières grandes manœuvres
pour la victoire finale se mettent en place.
Et, ce que l’on savait depuis longtemps, c’est, qu’une
nouvelle fois, ce sont les voix des électeurs modérés et centristes qui feront
la différence.
Les deux candidats le savent bien.
Du coup, l’on assiste depuis peu à la multiplication des
engagements centristes de Barack Obama et, surtout, au recentrage fulgurant de
Mitt Romney qui tente un retournement à 360 degrés sur nombre de ses positions
et de ses déclarations.
Le fait que les observateurs politiques l’ait déclaré
vainqueur du premier débat qui l’a opposé au président sortant, a boosté sa campagne
qui était en véritable déliquescence il y a encore une dizaine de jours.
Peu importe qu’il ait menti tout au long du débat (Obama a
aussi dit quelques mensonges…), peu importe qu’il est retourné une nouvelle
fois sa veste et que l’on ne sache toujours pas, dans le détail, ce qu’il fera
une fois à la Maison blanche, sa stratégie a l’air de donner des résultats.
Les sondages récents sont là pour le démontrer. Le voilà au
coude à coude avec Obama, parfois même devant.
L’effet «débat» est réel alors que celui de la convention
républicaine n’avait pas eu lieu. Durera-t-il? C’est toute la question et pas
un politologue ne se risque désormais à donner une réponse définitive.
Pour autant, même si l’on croit la nouvelle conversion
centriste de Romney (ou, pour certains, si son retour au centre de l’échiquier
politique, son positionnement d’origine, est réel), le problème est que, s’il
est élu, il se retrouvera face à un Parti républicain très à droite qui l’empêchera,
sans doute, d’agir comme un modéré, si tenté qu’il en ait l’envie.
Du côté de Barack Obama, l’incompréhension et le doute sont
de mise.
Pour ce qui est de l’incompréhension, elle est double.
Comment les médias ont-ils pu faire l’éloge de la
performance de Mitt Romney lors du débat alors qu’il a menti sur bien des
questions et qu’il a retourné sa veste sur d’autres? Mais, comment se fait-il
aussi, que Barack Obama l’ait laissé faire sans réagir et sans reprendre la
main, ce qui paraissait, sinon facile, tout au moins faisable?
Le doute est qu’il y ait, désormais, un «momentum» Romney, c’est-à-dire
une dynamique que personne ne pourra arrêter.
Bien évidemment, il reste deux débats présidentiels (plus un
débat entre les deux candidats à la vice-présidence). Le match reste donc
ouvert.
Et il va se dérouler essentiellement au centre pour deux
raisons.
Le première est que Mitt Romney tout comme Barack Obama se
sont assurés du soutien des franges plus clivées, à droite pour le candidat
républicain et à gauche pour le démocrate, de leur électorat.
Peu importe que Mitt Romney soit considéré comme un faux
ultraconservateur par les républicains de la droite-extrême, notamment ceux du
Tea Party, l’essentiel pour eux est de battre celui qui représente le diable
(et pas seulement au figuré!), Barack Obama.
Même chose pour ce dernier avec les électeurs de gauche qui
sont terrifiés à l’idée de voir revenir les républicains devenus encore plus à
droite et belliqueux depuis l’ère George W Bush et qui ne critiquent plus les «dérives
droitières» de l’hôte de la Maison blanche.
La deuxième est que l’électorat qui est encore capable de
changer d’avis pour un côté ou l’autre est celui composé des modérés et des
centristes.
La pêche aux voix ne peut donc se faire qu’en le ciblant, d’où
le recentrage de Romney, d’où la focalisation d’Obama pour ses attentes.
On ne devrait donc plus entendre – à moins de quelques
gaffes toujours possibles – de discours ultras, diviseurs et idéologiques jusqu’au
6 novembre.
En revanche, les spots politiques attaquant durement l’autre
camp ne sont pas prêts d’être rangés au placard.
Alexandre Vatimbella