On se demandait comment François Bayrou allait digérer ses
échecs électoraux désastreux du printemps dernier (présidentiel, législatif
pour son parti et pour lui-même) ainsi que la crise de son propre parti, le
Mouvement démocrate.
Et bien, la réponse est que tout va bien dans le meilleur
des mondes.
Se déclarant «radicalement optimiste» et se comparant à
Churchill, il a redit une nouvelle fois que c’est lui qui détenait la «vérité»
sans oublier qu’il s’est autoproclamé, au passage, homme politique français le
plus courageux: «il n’y a pas tellement d’hommes politiques qui ont cette
vision et cette capacité de prendre des risques»!
Et il s’est même permis de lancer un défi à Jean-Louis
Borloo en forme de bravade pour le leadership du Centre en expliquant qu’«il n’y
a que les faibles qui craignent la compétition» en confondant sans doute l’arène
politique avec un ring de boxe…
Tous les moyens semblent bons pour le président d’un
Mouvement démocrate en plein doute et où nombre de militants se tournent vers l’UDI
(Union des démocrates et indépendants) pour ne pas se retrouver complètement
marginalisé.
Sa fidèle groupie, Marielle de Sarnez, a même expliqué qu’elle
était pour des primaires au centre afin de désigner le futur candidat des
présidentielles alors que François Bayrou y était totalement opposé voici peu,
s’estimant le seul légitime à le représenter.
On pourrait en rire si on considérait le Centre comme une
scène pour les bouffonneries de leaders centristes en mal d’existence (les derniers
propos d’Hervé Morin et les retournements de veste à répétition de Jean Arthuis
sont aussi comiques que la posture de François Bayrou) et qui se font doublés
lamentablement par un homme de droite qui leur chipe, sous leurs yeux, le
leadership centriste alors que tous, il y a peu, parlaient de son inconsistance.
Mais nous avons l’outrecuidance de penser que le Centre et
le Centrisme ont une mission politique autre que de divertir le public et
récompenser ses adversaires devant des Français ébahis par tant d’inconséquences
et qui doivent se pincer tous les jours pour croire ce qu’ils voient de personnalités
s’étant trompées à répétition et venant, sans vergogne, dire le contraire de ce
qu’elles disaient ou faisaient la veille, droites dans leurs bottes et
incapables d’une certaine humilité après leur fiasco commun à faire du Centre
une force politique majeure dans le pays.
Il fut un temps où la gauche française s’est considérée
comme la plus bête du monde. Puis, ce fut au tour de la droite.
Ce furent des chocs salutaires qui leur permirent de faire
un état des lieux sans concession avant de repartir de l’avant.
Les centristes seraient bien inspirés de suivre aujourd’hui
cet exemple pour se remettre enfin dans le chemin des convictions et non de la destruction
ou de la soumission.
Le Centriste