Jean-Christophe Lagarde a récemment donné plusieurs
interviews où il expliquait, entre autres, les raisons de la récente et
surprenante création de Force européenne démocrate (FED), parti qu’il dirige et qu’il
veut déjà fondre dans une grande formation centriste qui devrait prendre, selon
lui, la forme d’une confédération, comme l’UDF lors de sa création, et qu’il souhaite
voir prochainement mise sur pied avec le président du Parti radical, Jean-Louis
Borloo, à sa tête.
Extraits de deux d’entre elles.
- Interview de Jean-Christophe Lagarde - Le Nouvel
Observateur 31 août 2012
«Il faut que les trois familles du centre, libérale,
démocrates sociaux et radicale se rassemblent au sein d'une formation fédérée,
ce qui devrait arriver dans les prochains jours.»
«Beaucoup d'élus, dans les territoires, se sentent perdus
depuis l'éclatement de la famille centriste et n'attendent que de reprendre le
flambeau. Il faut travailler à une reformation de l'UDF, et même au-delà, pour
fédérer ceux de la droite modérée. Nous avons discuté avec un certain nombre de
dirigeants centristes. Les choses avancent bien. J'espère qu'Hervé Morin n'y
fera pas obstacle.»
Jean-Louis Borloo «est le mieux placé pour rassembler».
«François Bayrou a choisi de soutenir François Hollande, il est
aujourd'hui comptable de cette décision. Quand on regarde les premières
décisions prises par le gouvernement, il y a de quoi s'interroger. Bayrou est
un allié de François Hollande, ce qui laisse beaucoup de gens du MoDem perplexes.
Si ces gens-là souhaitent la formation d'un grand parti centriste, ils y ont
toute leur place.»
Face à l’UMP le grand parti centriste sera «à la fois un
allié naturel et un concurrent».
- Interview de Jean-Christophe Lagarde - Le Journal du
Dimanche 7 septembre 2012)
«Aujourd'hui, le centre existe à travers ses trois familles
historiques : les radicaux, les libéraux et les démocrates-sociaux. Les deux
premières sont respectivement représentées par le Parti radical de Jean-Louis
Borloo et le Nouveau centre d'Hervé Morin. La troisième est dispersée à travers
l'UMP, le Modem, l'Alliance centriste de Jean Arthuis, plus tous ceux qui
avaient décidé d’attendre pour s’engager à nouveau. Il faut que les démocrates sociaux se
rassemblent, c’est le but de la FED.
«Je n'ai jamais cru qu'une formation centriste ait plus
raison qu'une autre. Notre seul tort a été de nous séparer en 1998, en 2002, en
2007. C'est-à-dire une scissiparité infinie. Sortons des aventures
individuelles, rassemblons-nous et nous verrons dans cinq ans qui pourra porter
nos couleurs. Nous ne devons pas laisser les Français prisonniers entre une
gauche qui ne se sort pas de sa vision des années 70 et une droite tenaillée
entre son identité nationalisme et son ultralibéralisme. A nous de proposer une
alternative à ce mouvement de balancier qui nous fait à chaque fois aller d’un
excès à l'autre et, ainsi, nous empêche d'avancer.»
l'Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares) «n'avait
pas marché car l'un des partenaires n'était pas de bonne foi. Et l'accord sur
le candidat à la présidentielle n'a pas tenu, car certains voulaient faire
valoir leur ambition. Le calendrier n'était pas favorable, car la
présidentielle arrivait et le problème du leadership se posait».