Comme le dit le dicton populaire, «l’espoir fait vivre».
François Bayrou l’a fait sien et se voit bien en recours
après le fiasco des socialistes au pouvoir.
Et il rappelle que François Mitterrand et Lionel Jospin ont
pu renaître de leurs cendres.
Il aurait pu dire la même chose de beaucoup d’autres
politiques, hommes ou femmes, notamment de Jacques Chirac en 1995.
Mais cette dernière référence serait de droite et ne ferait
que rappeler la prise de position de Bayrou pour l’ennemi mortel de trente ans
du Corrézien, Edouard Balladur, lors de la présidentielle (un autre échec du
président du Mouvement démocrate)…
Ce n’est sans doute pas très gentil d’espérer la faillite de
la France pour conquérir le pouvoir mais l’espoir de l’ex-député béarnais lui a
déjà permis de vivre depuis dix ans sans aucun résultat significatif (rappelons
qu’arriver troisième d’une compétition qui ne qualifie que les deux premiers
pour un round final n’a jamais été considéré comme un succès).
Loin de nous de lui ôter ses projets d’avenir que certains
pourraient qualifier d’illusions.
Ce qui est plus préoccupant, en revanche, c’est
l’identification négative qui se fait désormais entre Centre indépendant et
François Bayrou dans l’esprit des Français.
Or, réduire le Centre a un homme, dont le parcours politique
depuis 2002 est jalonné de nombreuses défaites n’est guère «porteur» pour ce
courant politique.
D’autant que le président du Mouvement démocrate n’a pas
toujours été ce défenseur intransigeant et intangible du Centre indépendant qu’il
veut incarner aujourd’hui.
De 2007 à 2011, il a navigué à vue, réfléchi pour trouver un
autre terme que «centre» pour qualifier son combat politique et ne s’est résolu
à revenir au centre du Centre que par pure stratégie même si les positions
qu’il défend sont souvent proches de ce lieu politique.
Ainsi, son espoir n’est sans doute pas ce qui va faire vivre
le Centre ces prochaines années.
Car l’important pour la France n’est pas que Bayrou soit un
recours, c’est que le Centre ait une véritable politique à proposer pour être
le recours gagnant face à la Droite et à la Gauche.
Et là, ni Bayrou, ni Borloo, ni les autres n’ont un
programme crédible en ce sens.
Le Centriste