Pendant la présidentielle et les législatives, les leaders
du Mouvement démocrate, du Nouveau centre, de l’Alliance centriste ou du Parti
radical se battaient entre eux pour revendiquer dans une sorte de litanie
d’être les seuls représentants légitimes du «vrai» Centre.
Deux raclées électorales (présidentielle et législatives)
plus tard et les voilà – presque tous à l’exception notable de ceux du MoDem –
à revendiquer haut et fort leur appartenance au centre-droit!
De Jean-Louis Borloo à Hervé Morin en passant par Jean
Arthuis, pas un seul ne manque à l’appel.
Quelle analyse faire de cette nouvelle mode?
La première serait de la voir comme une sorte de coming-out,
«en fait, nous sommes des gens de droite qui se cachaient derrière des
étiquettes du Centre».
La deuxième serait de la voir comme un retour naturel au
bercail, «en fait, nous nous sommes trompés, le Centre n’existe pas et nous
sommes des gens de la droite modérée».
La troisième serait de la voir comme une sorte de constat
marketing, «en fait, le Centre n’est pas vendeur, il faut se trouver un autre
positionnement pour faire plus de voix, en se décalant un peu vers la droite,
on peut espérer récupérer un surplus d’électeurs modérés de droite».
La quatrième serait de la voir comme un opportunisme, «la
Droite a perdu, donc elle va devoir se reconstruire et il y a des places ainsi
que du pouvoir à prendre; en se positionnant au centre-droit on peut participer
à ce chantier et se placer pour les prochaines élections, voire plus».
La réalité est un mélange de tout cela!
Ces analyses s’appliquent globalement à l’ensemble de ceux
qui parlent actuellement de centre-droit sauf quelques exceptions.
Mais pourquoi veulent-ils absolument se démarquer du mot «Centre»,
tout d’un coup?
Est-ce parce que les défaites électorales font de lui un
repoussoir?
Est-ce parce que la préemption de ce mot par François Bayrou,
validée par les médias, les obligent à se décaler pour exister même après les bides
électoraux du Mouvement démocrate?
En tout cas, il ne semble pas que ce soit parce que le mot «Droite»
est à la mode, lui, car le voilà avec deux belles défaites électorales sur le
dos… comme le Centre.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC