L’éditorialiste Nicholas Kristof s’est amusé à proposer à
ses lecteurs du New York Times un petit quiz à propos de déclarations sur
plusieurs thèmes pour savoir lesquelles avaient été prononcées par Barack Obama
ou Mitt Romney.
Exemple en matière d’avortement: «Je préserverai et
protégerai le droit des femmes à choisir et je ferai tout pour honorer ma
position en la matière»; «Je me battrai pour changer la législation Roe contre
Wade» (qui est la décision de la Cour suprême autorisant l’avortement).
Le problème est que les deux citations, comme toutes les
autres de ce quiz, viennent du même homme, Mitt Romney!
Les Américains, s’ils choisissent l’ancien gouverneur du
Massachussetts, éliront-ils le Romney centriste ou le Romney réactionnaire?
Kristof pense que Romney est avant tout un pragmatique
plutôt modéré.
Lorsqu’il est entré en politique, il se définissait comme un
indépendant modéré et aux vues progressistes, pas comme un républicain, et certains
de ses conseillers actuels viennent du centre-droit.
Cependant, rien ne permet de dire, in fine, quand il a joué
la comédie.
Est-ce quand il s’est présenté comme tel pour se faire élire
gouverneur du Massachussetts, un des Etats les plus à gauche du pays, ou quand
il a affirmé qu’il était un conservateur réactionnaire pour se faire désigner
comme le candidat du Parti républicain à la prochaine élection présidentielle?
De même, l’éditorialiste du New York Times estime que Romney
a pu évoluer.
De modéré, il pourrait ainsi être devenu un radical.
Mais, quel que soit sa véritable identité politique, il sera
très difficile à le savoir dans les mois qui viennent.
Car,, désormais, il doit ratisser large en adoptant un
discours à mi-chemin entre ce qu’il disait il y a quelques années et ce qu’il a
dit il y a quelques mois.
Il sera donc impossible de faire réellement la part des
choses.
C’est évidemment un handicap pour lui, notamment aux yeux
des électeurs «independents», ceux qui feront pencher la balance d’un côté ou de
l’autre.
Néanmoins, il garde ses chances d’accéder à la Maison
blanche, si la situation économique empire et si le chômage replonge.
Non pas qu’il sera meilleur qu’Obama pour gérer la crise,
mais il ne sera pas Obama…
Alexandre Vatimbella