Si l’on se demande encore pourquoi les Français ont du mal à
prendre au sérieux les centristes ces derniers temps, il suffit de voir le
spectacle de comique troupier affligeant que nous offrent depuis plusieurs mois
Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde.
Bien mieux que la petite guéguerre entre Copé et Fillon ou
les crocs-en-jambes entre Aubry et Ayrault, les deux duettistes qui sont
président et président délégué du même parti, le Nouveau centre, se lancent à
la figure des insultes dès qu’ils le peuvent.
Un degré supplémentaire a été franchi la semaine dernière
avec les propos d’Hervé Morin accusant Jean-Christophe Lagarde d’avoir un
«comportement de voyou» et une «attitude lamentable», tout en qualifiant ses
amis de «racailles» dans une interview au site internet du Journal du Dimanche.
De son côté, Jean-Christophe Lagarde a réagi en estimant que
«Hervé Morin est dans une dérive personnelle assez lamentable. Il ne se passe
pas un jour sans qu'il ne vomisse sur quelqu'un de son camp, aujourd'hui
Rachida Dati, hier moi, avant-hier François Sauvadet… Ce monsieur ne sait plus
faire parler de lui autrement qu'en disant du mal des autres. C'est à la fois
de la méchanceté gratuite, et ça fini par coûter cher à notre camp».
Bien sûr, il a oublié de rappeler qu’il s’était moqué de Morin
et de sa candidature à la présidentielle, faisant tout ce qu’il a pu pour la
torpiller.
Une vengeance de Lagarde qui avait été marginalisé à l’intérieur
du Nouveau centre alors que, selon les promesses de Morin, il aurait du en
devenir le président.
On savait que les deux compères ne s’appréciaient vraiment
pas et que chacun avait savonné la planche de l’autre méthodiquement.
Mais on pensait que des hommes politiques, élus du peuple et
qui prêchent à longueur de temps la «responsabilité» seraient mieux se tenir.
Non pas pour eux, ils font ce qu’ils veulent de leur image
publique qui en a certainement pris un nouveau coup.
Mais pour le Centre qui se serait bien passé de cet épisode
piteux au moment où il est dans la tourmente.
Bien que, tout réfléchi, les partis centristes n’intéressant
plus grand monde, tout cela passera inaperçu.
Faut-il en rire ou en pleurer?...
Le Centriste