Qu’ils soient battus lors des
primaires de leurs partis respectifs en vue des élections de novembre prochain
(qui, en même temps, qu’elles concerneront le président des Etats-Unis, renouvèleront
un tiers des sénateurs et la totalité des représentants) ou qu’ils renoncent à
se représenter, les élus modérés républicains et démocrates proches du centre
ou même pour certains centristes, continuent à disparaître du paysage politique
américain.
Une incongruité notée par les
commentateurs au moment même où le poste suprême opposera deux modérés, Barack
Obama et son challenger républicain, Mitt Romney.
Mais les primaires qui désignent
les candidats sont souvent le lieu de pouvoir des groupes extrémistes. C’est
vrai pour les démocrates mais c’est surtout vrai pour les républicains où la
droite extrême et les groupes religieux réactionnaires ont réussi à contrôler
ces élections internes.
Du coup, un à un, les élus
républicains modérés et même les républicains très à droite mais qui ont
collaboré, d’une façon ou d’une autre, avec les démocrates au Congrès dans un
esprit bipartisan, sont éliminés.
Cela vient d’être le cas pour le
sénateur de l’Indiana, Dick Lugar, qui était un des élus les plus anciens du
Congrès.
Certains ont même décidé de ne
même pas se représenter pour ne pas subir une défaite humiliante à ces
primaires, comme la sénatrice du Maine, Olympia Snow.
Du côté démocrate, les
renoncements sont plus fréquents que les défaites.
Et ils concernent surtout des
élus modérés et centristes qui savent que l’esprit partisan insufflé par les
républicains auprès de l’électorat de leur parti, les empêchera de pouvoir jouer
la carte consensuelle et se faire élire par des voix venues à la fois du Parti
démocrate et du Parti républicain.
Une situation qui pourrait rendre
le prochain Congrès ingouvernable. Surtout s’il est d’une couleur politique
différente de l’hôte de la Maison blanche.
D’autant que c’est déjà pratiquement
le cas, depuis les élections de mi-mandat de 2010, où un certain nombre d’élus
républicains situés à la droite extrême avaient été élus sur une idée simple:
faire en sorte que Barack Obama soit le président d’un seul mandat. Pour y
parvenir, ils ont systématiquement empêché le Congrès de fonctionner.