L’échec de François Bayrou à la présidentielle de 2012 ne
remet pas en cause l’existence du Centre et du Centrisme comme on peut
l’entendre et le lire ici ou là, dévoilant chez certains leurs souhaits profonds
de les voir disparaître, au détriment d’une analyse politique sérieuse.
Même si le leader du Mouvement démocrate avait été encore
plus bas, comme en 2002, cela n’aurait pas signifié que cette pensée politique,
basée sur des valeurs et des principes forts aurait cessé d’exister d’un coup
de défaite électorale, tout aussi dure que celle-ci soit.
Et le Centrisme sera d’autant plus une évidence au moment où
une menace plane au-dessus de la démocratie telle que la conçoivent les
centristes, au moment où la Gauche et la Droite s’allient ou vont s’allier, s’identifient
ou vont s’identifier avec leurs extrêmes et mener des politiques démagogiques
et dangereuses.
Car, ne nous méprenons pas. Le Centre et le Centrisme ont
toujours refusé les extrêmes, ceux qui ont fait de leur fonds de commerce, la
haine de l’autre et qui, dans leurs gènes, portent le refus de la démocratie
républicaine libérale issue des révolutions britannique, américaine et
française.
Rappelons-nous également que c’est une des raisons pour
lesquelles les centristes ont été les principaux promoteurs et constructeurs de
l’Union européenne.
Que François Hollande s’allie sans aucun état d’âme avec le
Front de gauche porté par le Parti communiste et reçoive sans sourciller les
voix du Nouveau parti anticapitaliste et même, de manière moins directe, celles
de Lutte ouvrière, ne correspond pas aux valeurs et à la vision politique du
Centre.
Que Nicolas Sarkozy parle du Front national comme d’un parti
comme les autres, que ses lieutenants commencent à parler d’accords électoraux
pour les prochaines législatives, voilà qui est plus qu’inquiétant pour les
centristes.
Le Centre, dans un moment mouvementé et tourmenté de notre
histoire, où nous cherchons des réponses pour notre présent et face à notre
avenir, doit être cet indispensable phare humaniste et indépendant qui mette en
avant la liberté, le respect, la tolérance et la solidarité.
Il doit refuser les discours de haine mais aussi les
discours irresponsables qui nient la réalité des problèmes à régler et se
réfugient dans une vision étriquée de la France, refermée sur elle-même,
rabougrie dans la défense de son «modèle social» qui prend l’eau de partout et
a un besoin urgent d’être modernisé.
Il doit rechercher ce consensus porté par une majorité de Français
auquel, malheureusement, les partis centristes sont été incapables de
s’adresser jusqu’à présent avec un discours crédible tout en ne tombant pas
dans la facilité rhétorique comme l’a trop montré la campagne présidentielle du
premier tour.
Le Centre porte en lui la belle idée d’une société
humaniste. Le Centrisme porte en lui les valeurs essentielles pour faire vivre
la liberté et la solidarité. Et le Centre et le Centrisme sont au cœur de cette
valeur incontournable pour un vrai mieux vivre ensemble, le respect.
Restent aux centristes à se montrer à la hauteur de cette
vision politique. Restent aux centristes à être des hommes et des femmes
responsables.