D’enquêtes d’opinions en sondages, les Français le répètent, ils ne voient pas François Bayrou à l’Elysée, ni même au second tour de l’élection présidentielle. C’est une mauvaise nouvelle pour le Centre mais c’est un fait.
Dans un sondage BVA pour Le Parisien (*), ils sont 62% à dire qu’ils ne voteront pas pour lui et seulement 8% à affirmer qu’ils voteront certainement pour lui.
De même, 65% estiment qu’il n’incarne pas le changement, 52% qu’il n’apporte pas de réponses aux problèmes des Français et 60% qu’il n’a pas la stature d’un président de la république.
Ces pourcentages n’ont pas évolué positivement par rapport aux précédentes vagues du même sondage au cours de la campagne.
Difficile, dans ces conditions, de croire à la présence du président du Mouvement démocrate au second tour.
D’autant qu’en cette dernière semaine de campagne, il ne dépasse plus les 10% d’intentions de vote dans les vagues de sondages qui déferlent les unes après les autres, minant la confiance des sympathisants centristes pour l’après-présidentielle.
Pourtant, François Bayrou veut absolument garder sa posture de «grand» candidat, celui qui dispute encore la victoire à Nicolas Sarkozy et François Hollande.
C’est évidemment de bonne guerre électorale même si il serait peut-être plus efficace, dès maintenant, de tenter de peser sur la politique qui sera mise en place après le 6 mai et non de se réfugier dans un splendide isolement comme il semble le préférer.
Car, à l’opposé de ce que pense François Bayrou, l’énorme majorité des centristes souhaitent que leur voix soit entendue les cinq prochaines années après des élections une nouvelle fois perdue et non comment cela s’est passé de 2007 à 2012, de n’être condamnés qu’à de la pâle figuration.
On sait que ce sera psychologiquement difficile au leader du Mouvement démocrate de penser à autre chose qu’à son destin présidentiel. Mais, s’il veut avoir un rôle dans les affaires de la France dans les années à venir, que ce soit dans la majorité ou dans l’opposition, il faudra bien qu’il affronte la réalité politique.
Sans doute, espère-t-il, qu’en cas de défaite de Nicolas Sarkozy il pourra tenter une OPA et devenir le leader de l’opposition aux socialistes. Encore faudra-t-il avoir une crédibilité et des troupes pour y parvenir.
Alexandre Vatimbella
(*) Sondage BVA réalisé les 9 et 10 avril auprès d'un échantillon national représentatif de 1.200 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)