Dans une tribune publiée par le quotidien Le Figaro, Les ministres François Sauvadet et Maurice Leroy, le président exécutif du parti, Jean-Christophe Lagarde, ainsi que huit députés du Nouveau centre (Hervé de Charette, André Santini, Christian Blanc, François Rochebloine, Pascal Brindeau, Raymond Durand, et Francis Vercamer) appellent à une candidature de Nicolas Sarkozy qu’ils soutiendront dès le premier tour.
Une démarche qui intervient alors que le congrès du Nouveau centre sur la candidature d’Hervé Morin ne s’est pas encore tenu et qui affirme que «les différentes familles du Centre aujourd'hui dispersées devront nécessairement se retrouver», mais «après la présidentielle»…
Voici le texte de cette tribune:
«Au cours des cinq années écoulées, nous avons participé loyalement et activement à l'action de la majorité constituée autour du Président de la République. La constitution à l'Assemblée nationale, d'un groupe parlementaire autonome nous a permis de faire entendre notre voix sur chaque réforme, sur chaque débat intéressant l'avenir des Français.
Nous avons ainsi pris toute notre part aux réformes dont le pays avait tant besoin. Nous avons fait valoir nos valeurs, nos convictions, nos différences et selon les cas nos désaccords. Pleinement engagés et libres de nos choix.
La question de la dette et la nécessité de réduire nos déficits sont désormais au cœur du débat public. La règle d'or, c'est dès les premiers jours du quinquennat que l'avons portée en soumettant au vote de l'Assemblée nationale une proposition de révision constitutionnelle. Aujourd'hui, nous avons été rejoints par la majorité.
La marche vers plus de justice et d'équité face à l'impôt, nous l'avons engagée en proposant loi de finances après loi de finances une évaluation méthodique de l'ensemble de nos niches fiscales. Ce mouvement est désormais sur les rails et nous devrons, dès demain, le prolonger en faisant de la solidarité et de la justice fiscale la véritable boussole du renforcement de notre compétitivité. La aussi, nous avons été rejoint par la majorité.
Notre famille politique n'a eu de cesse de plaider pour une Europe plus intégrée pas seulement sur le plan économique mais d'abord et avant tout sur le plan politique. Il fallait sortir l'Europe de l'ornière institutionnelle dans laquelle elle s'était progressivement enferrée mais il faut à présent aller plus loin. Seule réponse à la crise que traverse aujourd'hui l'euro, l'Europe politique que nous appelons de nos vœux semble enfin à portée de main. Il faudra, demain, un Président en mesure de s'engager clairement sur cette voie.
L'échéance de l'élection présidentielle prochaine pose désormais avec urgence les questions de nos choix et de notre attitude dans la campagne électorale à venir.
La perte du triple A, l'aggravation du chômage, la situation de crise exceptionnellement grave de notre pays, créent des obligations nouvelles et doivent conduire chacun à considérer l'élection présidentielle avec un sens élevé des responsabilités.
L'éparpillement des voix de la majorité ne pourrait mener qu'à des désillusions avec le risque, comme en 2002, de voir une fois de plus les Français privés de leur choix alors que chacun comprend la gravité des temps que nous vivons.
Nous sommes convaincus que les épreuves qui attendent notre pays et l'ampleur de l'action qui devra être menée pour son redressement , exigent que se constitue un large rassemblement, une «entente nationale» sur des objectifs partagés et un dialogue approfondi avec l'ensemble des forces sociales et politiques de la Nation. Nous souhaitons que soit ainsi élaboré un contrat de gouvernement à la définition duquel nous souhaitons participer.
Au lendemain de l'élection présidentielle, les différentes familles du Centre aujourd'hui dispersées devront nécessairement se retrouver. Nous y travaillerons sans a priori et dans le respect des choix des uns et des autres. Mais aujourd'hui, dans la période de fortes turbulences mondiales et européennes que nous traversons, la sagesse, c'est de faire le choix de l'unité et du rassemblement, car ce qui a été engagé hier doit se poursuivre demain. Là est à nos yeux la nécessité absolue car rien ne serait pire pour notre pays que la victoire du mensonge.
Nous voulons faire valoir notre exigence d'équité dans les efforts à fournir pour redresser la France, notre volonté de moderniser notre système politique en introduisant la proportionnelle pour que tout citoyen soit représenté, notre ambition de moderniser la formation des jeunes pour gagner la bataille de l'emploi. Nous pensons que la France ne surmontera ses épreuves que par la transparence et la vérité qu'on doit à nos concitoyens.
C'est donc avec l'ambition de voir la France au rendez-vous de la vérité que nous souhaitons que le Président de la République, Nicolas Sarkozy, se porte candidat à l'élection présidentielle pour construire une majorité renouvelée, élargie et mieux équilibrée. Nous souhaitons dès à présent travailler en toute clarté avec nos partenaires à la définition d'un nouveau contrat de gouvernement pour les cinq années à venir.
5 années pour que la France domine la crise. 5 années pour que l'Europe prenne en main son destin.»