Une élection présidentielle suscite toujours des ralliements. Il y a ceux qui sont mus par des convictions et le partage d’une même vision politique. Il y a ceux qui sont mus par le changement de vent et sont l’apanage des opportunistes qui se placent du côté du souffle. Il y a ceux qui sont muent par des espoirs de poste et sont l’apanage des carriéristes. Il y a ceux qui sont muent par des haines politico-personnelles et sont l’apanage des revanchards. Et puis, il y a les pires, ceux qui sont, tout à la fois, muent par des espoirs de poste et des haines personnelles et qui n’ont rien à voir avec les convictions politiques. Ils sont l’apanage des opportunistes carriéristes revanchards.
Eric Besson fut en 2007 un bon exemple de ce dernier type de politicien. On y trouva également, à un degré moindre, Jean-Marie Bockel. Tous deux, issus d’un Parti socialiste qui ne les traitaient pas, selon eux, avec les égards dus à leurs égos, rejoignirent Nicolas Sarkozy et participèrent au banquet des postes ministériels.
2012 aura également et évidemment son lot de cette espèce politicienne. L’un d’eux vient de se dévoiler au centre, un certain Philippe Douste-Blazy qui vient de faire allégeance à François Bayrou (comme deux autres laissés pour compte du sarkozisme, Azouz Begag il y a quelques années et Alain Lambert, il y a peu). Mais, malin, il a aussi, dans la tribune libre qu’il a publié dans Le Monde, fait des compliments à Nicolas Sarkozy, on ne sait jamais!
Pour ceux qui ne se rappellent guère de M. Douste-Blazy - et l’on ne peut les blâmer -, il s’agit d’un homme politique ayant navigué au centre de l’échiquier politique avant de prendre fait et cause pour Jacques Chirac et d’avoir été un sbire d’une totale fidélité, comme c’est le cas souvent des traitres en politiques (Eric Besson en est une autre preuve).
Il fut récompensé bien au-delà de ses capacités politiques par l’hôte d’alors de l’Elysée. En 2007, il soutint Nicolas Sarkozy dont il espérait les mêmes récompenses pour service rendu. Mais ce ne fut pas le cas et il ne reçut que quelques miettes que l’on dispense aux anciens ralliés qui n’ont plus beaucoup d’intérêts, ni médiatiques, ni électoraux.
Après avoir rongé son frein – il a même cru son heure arrivée lorsque Sarkozy pensa un moment l’utiliser contre la candidature supposée de Borloo à la présidentielle -, il vient de décider de trahir une nouvelle fois, en quittant son camp (il avait été un des créateurs de l’UMP…) et de rejoindre François Bayrou.
Le candidat du Mouvement démocrate n’est évidemment pour rien dans ce ralliement embarrassant et personne ne lui demande de le refuser d’autant que M. Douste-Blazy affirme qu’il ne demande aucun poste.
Au fait, qu’en pensent les militants centristes? Si vous vous amusiez ces dernières années à leur demander quelle tête avait le traître-type du Centre, la plupart d’entre eux répondaient sans hésiter, Philippe Douste-Blazy…
Le Centriste