dimanche 1 janvier 2012

2012 -Carnet de campagne centriste – Sondage: François Bayrou pas plus capable de répondre aux attentes des Français que les autres candidats / Les électeurs du Mouvement démocrate pensent beaucoup à l’emploi des jeunes, peu à protéger les retraites…


Un intéressant sondage (*) sur la crédibilité des candidats à la présidentielle a été publié par le quotidien La Croix pendant les vacances de Noël.
A la question de savoir quel est le candidat qui propose «les meilleures solutions à vos préoccupations quotidiennes», 24% estiment qu’il s’agit de François Hollande, 20% qu’il s’agit de Nicolas Sarkozy, 16% qu’il s’agit de Marine Le Pen, 15% qu’il s’agit de François Bayrou et 9% qu’il s’agit de Jean-Luc Mélenchon (Hervé Morin étant à 1%). Mais le grand vainqueur, pour 29% des sondés est «aucun des candidats»!
A la question «diriez-vous que la campagne telle qu’elle se déroule apporte des réponses proches de vos préoccupations», 5% des sondés ont répondu «très proches», 22% «assez proches», 49% «assez éloignées», 23% «très éloignées».
Et 59% estiment que les réponses apportées par les candidats sont «ni plus, ni moins» concrètes que celles qui étaient données en 2007, 30% les estimant «moins» concrètes.
Quant à savoir quelles sont les préoccupations quotidiennes des Français, 59% estiment que c’est «maintenir l'emploi», 39% «lutter contre la hausse des prix des produits de première nécessité», 38% «maintenir le remboursement des soins, 34% «protéger la retraite», 33% «garantir aux jeunes l'accès au marché du travail, 24% «lutter contre la délinquance», 15% «réduire les impôts», 14% «sécuriser l'épargne», 11% «encadrer les prix des logements», 11% «lutter contre l'échec scolaire», 10% «réduire la pollution», 8% «aider à la prise en charge du grand âge.
A noter que les sondés proches du Mouvement démocrate se singularisent sur plusieurs questions. Ainsi ils sont les plus nombreux à se sentir concernés par la garantie de l’emploi aux jeunes (54%) et ils sont un peu plus nombreux que ceux qui se disent proches de la Droite ou de la Gauche pour dire qu’il faut réduire la pollution (12% mais loin derrière les écologistes). En revanche, ils sont en dernière position en ce qui concerne le maintien du remboursement des soins (26%) et la protection de la retraite (14%). Enfin, ils se situent avec ceux de droite pour ce qui est de la lutte contre la délinquance (41%).

Si l’on analyse les résultats, on voit bien qu’aucun des candidats ne répond réellement à l’attente des Français. Le meilleur, en l’occurrence François Hollande, n’obtient qu’un score de 24%. Ce qui est très faible et en-dessous de ceux qui estiment qu’il n’y a actuellement aucun candidat qui donnent des réponses adéquates à leurs attentes (29%).
Le positionnement des sondés est, par ailleurs très partisane puisque l’on trouve les candidats classés dans le même ordre que celui qui prévaut dans les sondages sur les intentions de vote (avec des scores néanmoins plus bas pour François Hollande et Nicolas Sarkozy mais à peu près identiques pour Marine Le Pen et François Bayrou).
Quant aux préoccupations elles-mêmes, elles sont avant tout économiques et sociales ce qui semble normal en ces temps de crise économique. Et comme c’est le cas en pareilles circonstances, la lutte contre la délinquance ou contre la pollution deviennent largement accessoires pour une majorité de Français.
Quoiqu’il en soit, le candidat qui parviendra à cristalliser les attentes des Français autour de sa personne par un discours adapté à leurs préoccupations pourraient bien être celui qui sera élu ou, tout au moins, qui sera un des deux qualifiés du second tour. Il pourra récupérer une partie de ces 29% actuellement en attente d’un candidat providentiel.
Et le jeu semble ouvert même si le challenge s’annonce extrêmement difficile pour les candidats qui ne sont pas dans le duo de tête. Car les réponses devront, non seulement, plaire aux électeurs mais être crédibles, ce qui ressemble aujourd’hui à la quadrature du cercle!

Alexandre Vatimbella

(*) Sondage Opinionway réalisé du 16 au 19 décembre 2011 auprès d’un échantillon de 983 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points