Le Nouveau centre, amputé depuis la rentrée de plusieurs de
ses membres fondateurs anti-Hervé Morin, a tenu son congrès ce week-end et a
réélu, sans surprise, ce dernier à sa tête.
Un président qui en a profité pour contrer une nouvelle fois
son meilleur ennemi Jean-Louis Borloo, président de l’UDI à laquelle appartient
le Nouveau centre, en indiquant que, lui, avait eu raison de ne pas rejoindre
l’UMP (alors que Borloo l’a fait dès 2002), qu’il fallait que l’UDI garde sa
structure fédérale et que toutes les voix puissent s’y faire entendre (alors
que Borloo a déclaré qu’il était le seul chef légitime du parti) et que depuis
la crise à l’UMP, il était faux de dire que de très nombreux militants de ce
parti avaient rejoint l’UDI (alors que c’est ce qu’affirme Jean-Louis Borloo).
Enfin, il n’a pas exclu de se représenter à la
présidentielle en 2017 (face à Borloo?!).
Bien sûr, dans ces déclarations, il faut voir la nécessité
pour Hervé Morin de continuer à exister alors que la scène médiatique du
centre-droit est vampirisée par Jean-Louis Borloo.
Néanmoins, dans les déclarations du président du Nouveau
centre, on peut y voir, aussi, autre chose qu’une simple volonté de contredire
celui du Parti radical.
D’abord que le Centre est bien indépendant de la Droite et
qu’il ne peut se fondre dans un parti dominé par celle-ci sauf à perdre son
identité.
Un rappel intéressant quand on voit l’appel du pied pressant
de Jean-Louis Borloo de faire venir à l’UDI le plus de déçus possibles de l’UMP.
Ensuite que le Centre est définitivement pluriel et que l’on
ne peut le fondre dans un parti centralisé où seule une ligne politique serait
autorisée.
A ce propos, il faudra bien voir, à terme, comment l’UDI
sera capable de gérer ces différentes sensibilités. L’UDF n’y a réussi que
parce qu’elle enregistrait des succès électoraux. Quand ce ne fut plus le cas,
elle éclata.
Quant à l’intox selon laquelle des milliers et des milliers
de militants de l’UMP rejoignaient l’UDI, au-delà de son côté risible voire
pathétique, la mise au point de Morin montre que tout le monde ne serait pas
forcément ravi que ce rêve borloïste devienne réalité, signifiant à terme, la
dilution des centristes dans un parti majoritairement de droite.
Enfin, en rappelant qu’il était toujours intéressé par la
présidentielle, Hervé Morin rappelle à Jean-Louis Borloo que sa marche
triomphale vers sa candidature en 2017 ne sera pas forcément de tout repos. Et
quand on sait que le président de l’UDI a souvent fait marche arrière face aux
difficultés…
Centristement vôtre.
Le Centriste