Les problèmes de l’UMP et la possible implosion du parti de
droite, nombre de centristes les regardent avec gourmandise en espérant
récupérer tous les déçus de cette tragicomédie, élus, militants et électeurs.
Son affaiblissement permettrait, donc, de rééquilibrer
l’opposition en faveur des centristes et, en particulier, de l’UDI, voire de
faire de cette dernière le premier parti de l’opposition.
Les déboires de l’UMP sont-ils, pour autant, une bonne
nouvelle pour le Centre?
En admettant que la formation de droite se déchire et que beaucoup
de ses membres décident de rejoindre l’UDI (on ne devrait pas en compter énormément
qui choisissent le Mouvement démocrate!), ce ne sera pas au profit des
centristes et de leurs idées mais plutôt à leur détriment.
Ainsi, le parti de Jean-Louis Borloo qui se positionne au
centre-droit selon certains de ses membres ou comme de droite modérée pour
d’autres, verrait affluer majoritairement des membres de cette dernière
tendance et non pas des centristes.
Du coup, ces derniers se verraient dilués dans un parti de
droite, ce qui n’est pas sans rappeler un parti du nom de… l’UMP à laquelle ils
avaient, en son temps, refusé d’appartenir!
Quant à la récupération des voix de l’UMP, rien ne dit que
ce sera le cas, ni pour l’UDI, ni pour le MoDem.
D’une part, parce que les électeurs sont généralement
légitimistes et ceux de droite encore plus que les autres.
D’autre part, parce que ceux qui gagneront le bas de fer
entre Jean-François Copé et François Fillion, resteront à l’UMP en incarnant
toujours le même positionnement politique quoi qu’on en dise, les positions
défendues par les deux hommes, au-delà d’une stratégie de communication et
électoraliste, étant très proches.
Dès lors, pourquoi les électeurs fuiraient-ils l’UMP? Rappelons
qu’ils n’ont pas déserté de la Parti socialiste après son catastrophique
congrès de Reims.
Sans oublier que les prochaines élections législatives et
présidentielles ne se dérouleront que dans cinq ans, ce qui donne à l’UMP tout
le temps nécessaire pour se reconstruire.
Enfin, une fragilisation trop importante de l’UMP
bénéficierait également au Front national et pourrait avoir deux conséquences
désastreuses pour l’opposition actuelle.
D’abord, une incapacité à gagner des élections sans un
accord avec le Front national.
Ensuite, s’il y avait un accord de ce type, une désertion
des électeurs modérés qui affaiblirait, à la fois l’UMP et l’UDI (seul le
Mouvement démocrate en serait bénéficiaire mais sans doute pas assez pour peser
sur une élection).
Plus profondément, les centristes n’ont pas à récupérer
élus, militants et électeurs de droite mais ils ont à les convaincre que ce que
propose le Centrisme est bien la meilleure politique pour la France.
Et après leurs désastres électoraux de mai et juin derniers,
ils ont du pain sur la planche.