Malgré ce que l’on croit - même aux Etats-Unis -, il n’y a
jamais eu, lors des élections présidentielles que deux candidats.
On ramène cette élection à l’affrontement entre les
représentants des deux grands partis (aujourd’hui le Parti démocrate et le
Parti républicain).
Parfois, il y a un troisième larron qui est capable de troubler
le jeu (comme en 1912, Theodore Roosevelt qui, ancien président républicain, se
représentait sous l’étiquette «progressiste» ou en 1992, Ross Perot,
milliardaire et indépendant de droite).
Mais, à chaque élection, on trouve également plusieurs
petits candidats (et une liste encore plus longue de ceux qui auraient voulu l’être).
Cette année, on en trouve quatre, une représentante de Green
(écologiste), Jill Stein, un représentant du parti libertarien, Gary Johnson,
un représentant du Parti de la Justice (gauche), Rocky Anderson, et un
représentant du parti de la Constitution (droite), Virgil Goode.
Tous les autres candidats n’ont pas pu être présents dans
suffisamment d’Etats afin d’avoir la possibilité d’être élus et n’ont donc pas
été autorisés à concourir.
Hier, dans une salle de San Francisco pas entièrement
remplie, les quatre précités ont eu droit à leur débat animé par une star de la
télévision, l’ancienne vedette du talk show de CNN, Larry King.
Un débat a été beaucoup plus policé et courtois que ceux
ayant opposé Barack Obama à Mitt Romney.
Pourtant, de nombreuses questions importantes y ont été
traitées comme les lois qui permettent d’emprisonner toute personne qui serait
susceptible de porter atteinte à la sécurité nationale et cela sans procès et
sans passer devant un juge ou comme la bataille contre les trafiquants de
drogue et la légalisation de la marijuana.
Ces petits candidats ne sont pas seulement des originaux ou
des rigolos. Ils portent souvent un vrai message politique.
Et s’ils ne recueillent que quelques voix, ils ont pourtant
une capacité de nuisance face aux ténors. Ainsi, lors de la présidentielle de
2000, le refus de se retirer de la course du candidat écologiste et figure de
la défense des consommateurs, Ralph Nader, avait coûté la victoire au démocrate
Al Gore face à George W Bush avec toutes les conséquences que l’on connait.
Alexandre Vatimbella