Personne ne nie les grandes qualités de Barack Obama et même
ses compétences qui en font un bon président. Mais, malgré sa victoire dans
deux des trois débats télévisés (la dernière, hier soir, lors de celui consacré
à la politique étrangère), est-il un bon candidat?
La question avait déjà été posée en 2008 lorsqu’il fut à un
moment donné à égalité dans les sondages avec John McCain alors qu’il aurait du
être dix à vingt points devant, bénéficiant du ressentiment et parfois de la
haine d’une grande majorité d’Américains à l’encontre de George W Bush et à la
campagne peu engageante de son rival républicain.
Elle peut l’être à nouveau en 2012 alors qu’il est également
au coude à coude avec Mitt Romney qui est considéré comme un médiocre candidat
et dont les gaffes, les revirements et les mensonges ont été légions.
Et s’il est réélu le 6 novembre prochain, il le devra à ses
prestations de président et non à celles de candidat.
Les qualités de Barack Obama ne sont pas celles d’un
candidat qui doit se vendre à coups de promesses démagogiques, d’attaques
virulentes contre ses adversaires et apparaître proche des gens et elles ne l’ont
jamais été.
Il doit principalement sa victoire de 2008 à ses slogans
accrocheurs, comme «Yes we can» ou «Change we believe in», ainsi qu’à l’organisation
de sa campagne.
Rappelons, en outre, que selon nombre de politologues, il a
été mal élu. Remportant 53% des voix, il était très en-dessous des projections
qui donnaient gagnant n’importe quel candidat démocrate avec un pourcentage de
58%-60%.
Bien sûr, une partie du manque à gagner provenait du fait qu’il
était afro-américain mais ceci n’explique pas tout.
Sas capacités sont avant tout celles de porter des messages,
des idées et des propositions, ainsi que de les exprimer clairement et
pédagogiquement dans des discours souvent remarquables.
Et s’il peut se battre pour ses idées et ses propositions,
il n’est pas le candidat populiste qui fait du rentre-dedans.
Ainsi, les coups bas à l’encontre d’Hillary Clinton lors de
la primaire démocrate en 2007-2008 venaient plus de son équipe de campagne
dirigée par les deux David, Plouffe et Axelrod, que de Barack Obama lui-même. D’ailleurs,
il en avait condamné plusieurs, ce qu’il a fait.
De même, sa «défaite cuisante» lors du premier débat face à
Mitt Romney venait de ce qu’il a privilégié le fond sur la forme, permettant à
la prestation du républicain, principalement basée sur la forme, d’apparaître
comme brillante.
Du coup, les deux hommes sont à égalité dans la plupart des
derniers sondages alors qu’Obama, malgré la crise économique, devrait logiquement
être en tête.
Ce qu’il a été à l’issu de la Convention démocrate qui l’a
désigné comme son candidat. Surtout grâce à la prestation hors pair de Bill
Clinton!
Alexandre Vatimbella