Alors que va se tenir le congrès fondateur de l’UDI (Union
des démocrates et indépendants), ce dimanche 21 octobre à la Mutualité à Paris,
quel peut être l’avenir de ce parti réunissant des centristes, des modérés de
droite et d’autres membres se revendiquant uniquement de droite.
Trois scénarios – réussite, satellite et faillite – sont
envisageables.
- Réussite: l’UDI parvient, non seulement, à demeurer unie
mais à réunir l’ensemble de la droite modérée (dont le centre-droit) et aux
franges de celle-ci (dont une partie du centre-centre), ratissant large ce qui
lui permet de remplacer l’UMP comme parti dominant à droite et laissant à cette
dernière l’espace politique allant de la droite de la droite à la droite
extrême proche des thèses du Front national. Dans ce scénario, un avenir
radieux est possible notamment pour la présidentielle de 2017.
- Satellite: l’UDI ne peut pas dépasser le cadre d’un
rassemblement d’une partie des modérés de droite sans parvenir à attirer plus
que son noyau dur actuel et demeure une formation secondaire dans la paysage de
la droite qui ne peut rien espérer d’autre que d’être un satellite de l’UMP,
incapable de s’émanciper du parti dominant.
- Faillite: l’UDI vole en éclats parce que, ne parvenant pas
à attirer suffisamment de monde, ses composantes qui sont autant rivales
quelles sont proches idéologiquement, se déchirent sur fond de faiblesse
inhérente de cette réunion hétéroclite; in fine chaque parti reprend sa
liberté.
Bien entendu, l’avenir de l’UDI n’est pas totalement entre
ses mains. Il dépend du degré de solidité de l’UMP. De même que de la
crédibilité que lui accorderont les électeurs ainsi qu’à son «leader naturel»,
comme se définit Jean-Louis Borloo. Un homme politique dont le parcours et les
idées ressemblent souvent à un embrouillamini de professions de foi et d’actes
contradictoires, d’assauts flamboyants et de retraites pitoyables.
L’UDI, heureusement pour elle, a le temps de s’établir dans
le paysage politique français avant de se confronter à son premier test, les
élections municipales de 2014.
Cela va lui permettre de se structurer dans le calme et d’empêcher
les ambitions et les inimitiés personnelles de miner ses fondements encore
fragiles.
Pour autant, les déclarations à l’emporte-pièce de son
président risquent de semer quelques troubles notamment chez les centristes qui
l’ont rejointe. La dernière, «On n’a parlé du Centre que lorsque l’ex-UDF est
devenue cette espèce de machin qui ne savait plus où il habitait. Le Centre,
cela ne veut rien dire. Jean Lecanuet, Simone Veil ou Valéry Giscard d’Estaing
ne se sont jamais définis comme appartenant au Centre», n’est certainement pas
faite pour les rassurer...
Alexandre Vatimbella