Simone Veil en invitée d’honneur (muette) et sorte de
parraine de la formation (n’oublions pas qu’elle déteste François Bayrou), une
salle de la Mutualité bondée, des médias présents en nombre, un message vidéo
de bonne chance de Valéry Giscard d’Estaing (qui déteste aussi François Bayrou)
et tous les leaders centristes présents (sauf, évidemment François Bayrou!), le
congrès fondateur de l’UDI est, de ce point de vue, une totale réussite.
Mais si l’on doutait que ce rassemblement est encore fait de
bric et de broc et qu’il doit beaucoup travailler avant de devenir une entité
unie, il suffisait d’écouter les orateurs qui se sont succédé à la tribune et d’observer
leurs comportements.
Ainsi, pas une fois, lors de son discours, Jean-Louis Borloo
n’a utilisé les mots «Centre», «Centrisme» et «centriste» (tout juste a-t-il
mentionné une fois la «vieille famille centriste» parmi d’autres à la fin de
son intervention et expliqué que le centre-gauche était plus proche de l’UDI
que de l’extrême-gauche) alors qu’Hervé Morin, son adversaire dans la nouvelle
formation, avait truffé le sien de ceux-ci.
Il faut dire que le président de l’UDI avait répété,
quelques minutes auparavant, devant les caméras de la chaîne parlementaire son
propos du Figaro magazine selon lequel «on n’a parlé du Centre que lorsque
l’ex-UDF est devenue cette espèce de machin qui ne savait plus où il habitait.
Le Centre, cela ne veut rien dire».
De même, Borloo n’a pas dit un mot sur la structure
confédérale de l’UDI alors que Morin a bien appuyé sur cet aspect là.
Quant au discours d’Hervé Morin, il fut un tout petit peu
plus long que ce qui était prévu ce qui permit à Jean-Christophe Lagarde (son
ex-second et actuel ennemi mortel) qui lui a succédé de demander immédiatement
aux participants de sa table-ronde d’être concis à cause du retard pris,
bonjour l’ambiance!
De même, les bonnes vieilles différences n’ont pas disparu,
celle, notamment, qui veut que les centristes parlent en premier de démocratie
alors que les dextristes parlent, eux, d’abord de république, même si les deux
ne sont évidemment pas incompatibles.
Enfin l’autocongratulation était à l’honneur sur tous les
sujets possibles et imaginables ce qui était, parfois, aussi, quelque peu
surréaliste. Ainsi, se vanter d’avoir 60 parlementaires sur un total de 925
(577 députés et 348 sénateurs), voilà qui ne manquait pas de piquant!
Centristement vôtre.
Le Centriste