Il n’avait guère gagné de points dans les sondages après la
convention de son parti, un peu moins qu’Obama qui a repris une avance dans les
sondages (quatre points selon Reuters/Ipsos) qui pourrait durer et malgré les
mauvais chiffre de l’emploi (moins de créations que prévu).
Du coup, Mitt Romney a immédiatement recentré son discours.
Au cours de sa prestation lors de la plus vieille émission
politique de la télévision américaine, Meet the Press sur NBC animée par David
Gregory, le candidat républicain a ainsi expliqué qu’il n’avait jamais dit
qu’il supprimerait la réforme de l’assurance-santé de Barack Obama le premier
jour de sa présidence comme tout le monde l’avait entendu mais qu’il y avait
des mesures à garder et sur lesquelles il ne reviendrait pas (comme
l’interdiction faite aux compagnies d’assurance d’empêcher une personne déjà
malade d’être protégée ou la couverture des jeunes adultes par l'assurance de leurs parents).
De même, le voilà, toujours dans un flou que le journaliste
n’a pu lever, à dire que pratiquement les riches paieront plus d’impôts lors de
son éventuelle présidence puisqu’il supprimera des niches fiscales qui leur
bénéficient alors qu’il s’était engagé jusqu’alors à ne pas augmenter les
impôts de tous, notamment des plus aisés.
Bien sûr, il demeure incapable d’expliquer comment il
équilibrera le budget (non plus en quatre ans mais en huit ans désormais) tout
en réduisant les impôts et en augmentant les dépenses budgétaires (ou au moins
en les gardant au même niveau) notamment en matière militaire.
Cette soudaine modération qui sera peu appréciée de tous les
idéologues de la droite extrême de son parti est une obligation pour Mitt
Romney s’il veut séduire les électeurs «independents» centristes qui se méfient
encore de lui.
Pour autant, dans son grand écart permanent, il reste obligé
de jouer les radicaux, ce qu’il a fait lors d’une réunion publique où il se
trouvait aux côtés d’un des télévangélistes les plus réactionnaires, Pat
Robertson, pour parler de Dieu.
Ce constant aller-retour est bien sûr dénoncé par les
démocrates qui n’y voient que de l’opportunisme d’un homme dont le seul
programme, à leurs yeux, est d’occuper la Maison blanche par ambition personnelle.
Le problème pour Mitt Romney est que beaucoup d’Américains
ne voient pas, pour l’instant, ce qui contredirait cette affirmation.
Alexandre Vatimbella