Or donc certains leaders centristes ont annoncé
péremptoirement une refondation du Centre dans les semaines à venir.
Mais quelle drôle de refondation quand elle se fait sans une
de ses principales composantes et sous l’égide d’un leader qui déclarait il y a
encore peu qu’il n’était pas un centriste mais un républicain social et
écologiste de droite (et remarquons que le groupe qu’il préside à l’Assemblée
national, l’UDI, ne fait aucune mention du Centre dans son intitulé).
Bien sûr, les promoteurs de ce qui devrait être une nouvelle
confédération calquée sur feue l’UDF (réunion de plusieurs partis qui gardent
leurs identités avec la possibilité d’adhésions individuelles), ont précisé qu’il
s’agissait de la refondation du centre-droit.
Dont acte, même s’il y a peu, ces leaders affirmaient
vouloir réunir tous les centristes…
Mais, en conséquence de quoi, cela ne les autorise donc plus
à parler au nom du Centre dans sa globalité comme ils le faisaient jusqu’à
présent.
Et cela laisse une composante essentielle du Centre au dehors
de cette confédération et dont la légitimité est au moins aussi grande que
celles qui sont au-dedans.
De même, ils font à nouveau le pari de remettre leur destin
entre les mains d’un homme qui n’est pas du Centre, se mettant à la merci d’une
OPA politique, comme hier avec Valéry Giscard d’Estaing ou Edouard Balladur.
Comme si les centristes ne pouvaient être réunis que par une
personne extérieure à leur famille.
Voilà qui est dommageable pour Centrisme et qui montre
encore l’immaturité des leaders du Centre ainsi que les dégâts de leurs petites
querelles personnelles.
Reste à savoir si cela sera une fois de plus ou une fois de
trop.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC