Lors d’un discours très offensif, Barack Obama vient de
proposer de reconduire les exonérations d’impôts qui viennent à échéance à la
fin de l’année pour tous ceux qui gagnent au maximum 250.000 dollars, soit 98%
de la population et de les supprimer pour les plus riches.
Et il a demandé aux républicains, majoritaires à la Chambre
des représentants de voter aussi vite que possible cette mesure sauf à être
considéré par les électeurs comme les seuls défenseurs des riches.
Les républicains et leur candidat à la présidentielle, Mitt
Romney, ont immédiatement répondu qu’ils n’accepteraient pas cette proposition
et qu’ils voulaient que la reconduction des exonérations soit votée pour tout
le monde, sans exception.
D’un côté, la volonté est de montrer que l’écrasante
majorité de la population doit être aidée à un moment difficile pour les
Etats-Unis, ce qui, en plus favorisera la consommation, donc la croissance,
donc l’emploi.
De l’autre, il s’agit d’affirmer que ceux qui feront
redémarrer l’économie sont les riches grâce à leurs dépenses et leurs
investissements.
Du coup, les taxer plus sera totalement improductif pour
sortir le pays de sa croissance molle et de son chômage élevé.
Au-delà de ces explications, il s’agit de marquer sa
différence avec l’autre camp et de se présenter, d’une manière ou d’une autre,
comme le meilleur défenseur de la classe moyenne, c’est-à-dire de la majorité
des Américains.
Ainsi, la décision de la Cour suprême de valider la loi sur
l’assurance-maladie a été immédiatement récupérée par les républicains (fort
mécontent, au demeurant de cette validation par une institution qu’ils
croyaient à leur botte, validation qu’ils n’ont toujours pas digérée et, plus
grave, acceptée)… pour défendre la classe moyenne.
Ils se sont appuyés sur l’argumentation du président de la
cour qui a expliqué que l’obligation faite aux Américains d’être assurés contre
la maladie sous peine d’amende n’était en réalité qu’un impôt supplémentaire
pour financer les nouvelles mesures dans ce domaine.
Du coup, selon les républicains, la promesse faite par Obama
de ne pas alourdir la fiscalité de la classe moyenne durant sa présidence était
un mensonge.
De leur côté, les démocrates se sont focalisés sur la
fortune de Mitt Romney acquise en ayant dirigé une société qui restructurait
les entreprises en difficultés afin de prouver qu’il n’est pas et n’a jamais
été un défenseur de la classe moyenne mais le digne représentant des 1% les
plus riches.
Cela devrait même être l’argument principal de la campagne
de Barack Obama.
Celui de Mitt Romney sera que le président actuel n’a pas
été capable de faire repartir l’économie et que cela est désastreux pour les
Américains et, bien sûr, pour ceux de la classe moyenne.
Bien entendu, on l’a compris, ce n’est pas un amour immodéré
de cette classe qui fait agir les deux adversaires de la présidentielle mais le
potentiel de voix qu’elle représente.
Celui qui parviendra le mieux à convaincre qu’il est le
mieux à même de défendre ses intérêts sera sans doute le vainqueur au soir du 6
novembre prochain.
Alexandre Vatimbella