Qu’il y ait des chapelles centristes n’est guère nouveau. Je
l’ai déjà expliqué, le Centre a toujours été divisé en plusieurs courants et la
jalousie avec laquelle ils défendent leur indépendance peut être vue comme, à
la fois, un des éléments constitutifs du centriste et une volonté de porter un
discours que l’on estime original et légitime.
La réunion des centristes dans un seul parti, au-delà même
de sa difficulté, n’est pas, dans ce contexte une obligation. Il ne s’agit pas
ici de faire machine arrière par rapport à cette volonté de rapprocher et de
réunir les partis centristes dans une refondation globale du Centre.
Il s’agit de prendre acte de cette diversité qui a toujours
existé.
Jamais depuis le création de la république, même au temps de
l’UDF triomphante, il n’y a eu qu’une seule formation centriste même si cette
confédération était dominante (mais elle comptait aussi beaucoup de gens de
droite).
En ayant dit cela, l’évidence incontournable veut que ce
n’est qu’en étant solidaires entre eux que les différentes formations se
réclamant du Centrisme ou située au centre de l’échiquier politique pourront
avoir un poids politique suffisant pour gouverner dans une coalition, soit en
tant que force motrice, soit en tant qu’allié minoritaire.
Si l’on creuse cette approche, l’important n’est pas non
plus de créer une confédération, même si cela semble le meilleur choix actuel.
Non, il suffit simplement mais au minimum, d’un bureau de
liaison.
De quoi je veux parler?
L’idée est de permettre à toutes les sensibilités centristes
de pouvoir s’exprimer et d’adopter les positionnements politiques adéquats à
leurs sensibilités respectives.
Néanmoins, il est évident que toutes ces formations ont en
commun des valeurs communes, une vision
humaniste exacerbée et des combats communs en de multiples domaines.
Tout cela abouti à ce qu’il n’y a strictement aucune raison
que les différents partis centristes ne soient pas capables de s’entendre, de
collaborer pour prendre nombre de positions communes et, surtout, de constituer
un front uni lors des différentes élections.
Pour les présidentielles, cela prendrait la forme d’une
primaire citoyenne ouverte où chaque formation signataire d’une alliance,
pourrait présenter un ou plusieurs candidats.
Pour les législatives, cela passerait par l’élaboration
d’une plateforme de gouvernement avec la mise en place de candidatures communes
(ou avec des désistements automatiques pour certains cas difficiles) autour
d’une même appellation.
Cette organisation de la mouvance du Centre permettrait à
tous les partis, du Mouvement démocrate au Nouveau centre, en y incluant des
formations proches du Centrisme comme le Parti radical, la Gauche moderne,
voire les Radicaux de gauche et Cap 21, d’avoir une caisse de résonnance
suffisante pour développer et rendre crédibles leurs idées.
Car l’électeur centriste est toujours là et ne demande qu’à
être convaincu de la crédibilité des partis qui se réclament de la même pensée
politique que lui.
Et, d’une manière ou d’un autre, ce n’est pas en passant le
plus clair de leur temps à se tirer dans les pattes, à se dénigrer constamment,
à parler plus de politique politicienne que des préoccupations des Français
qu’ils y arriveront mais en se présentant devant le suffrage universel alliés
et responsables.