Exister médiatiquement à tout prix a toujours été le désir
le plus cher et sans bornes du milliardaire américain Donald Trump.
Après avoir fait fortune dans l’immobilier et être une star
médiatique avec son émission qu’il anime lui-même, The Apprentice, une compétition
qui oppose de futurs chefs d’entreprise (les éliminés le sont par la fameuse
phrase prononcée en direct par le milliardaire, «you’re fired», «vous êtes viré»),
le promoteur-animateur newyorkais a voulu se lancer dans la politique pour
devenir le prochain président des Etats-Unis.
Mais, tout ce qu’il a récolté a été un flop retentissant
lors des primaires républicaines où il a du jeter l’éponge rapidement au même
titre que les Hermain Cain ou les Rick Perry.
Une des raisons pour lesquelles sa candidature s’est effondrée
a été son obsession pour la thèse de ceux que l’on appelle les «birthers» qui
affirment que Barack Obama n’est pas né aux Etats-Unis et ne pourrait donc pas
être légalement président du pays.
Peu importe que l’on ait publié l’acte de naissance
officielle d’Obama authentifié par l’Etat d’Hawaï, Donald Trump n’en démord
pas.
Et il en a encore remis une couche hier soir sur CNN quand
Wolf Blitzer, un des journalistes vedettes de la chaîne d’information en
continu, lui a demandé s’il était vraiment et sérieusement convaincu de cette
ânerie en lui montrant, dans le même temps, la publication dans les exemplaires
des deux quotidiens d’Hawaï datés du 4 août 1961, de l’annonce la naissance de
Barack Obama.
Sans rire, il a répondu qu’il s’agissait d’une manipulation qui
avait eu pour but de faire croire qu’Obama était américain afin qu’il bénéficie
de tous les avantages que lui donneraient cette nationalité.
Une falsification pratiquée par beaucoup a-t-il renchéri.
Et quand Wolf Blitzer lui a demandé de citer d’autres cas,
Trump en a bien été incapable…
Ce genre de déclarations et de comportements affligeants d’un
homme voulant maladivement accaparer l’attention et qui est, de plus,
terriblement amer d’avoir été disqualifié avant même le départ de la primaire
pour ses bêtises, n’auraient que peu d’intérêt autre que de donner du grain à
moudre pour les chroniqueurs people des médias si Donald Trump ne venait pas de
s’afficher en compagnie de Mitt Romney, le candidat des républicains en novembre
prochain pour l’élection présidentielle (il vient de remporter la primaire du
Texas avec 71% des voix, ce qui lui donne officiellement le nombre de délégués
suffisants pour être nommé).
Car Romney a toujours indiqué que, pour lui, la thèse des
birthers étaient une idiotie et que, bien évidemment, Barack Obama était né aux
Etats-Unis.
Oui, mais voilà, Trump est très riche et connaît beaucoup de
gens riches comme lui.
Et il organisait à Las Vegas une soirée de récolte de fonds
pour Romney qui est apparu à ses côtés sur l’estrade de la salle où se
déroulait cette collecte qui devait rapporter, il est vrai, deux millions de
dollars...
Du coup, le voilà renvoyé une nouvelle fois du côté des durs
et des haineux du Parti républicain alors qu’il tente par tous les moyens de
montrer qu’il est un homme d’ouverture, de consensus et de tolérance.
Pour certains commentateurs, Romney a commis une erreur d’autant
qu’il peut bien se passer de cet argent qui va avec la proximité d’un homme
controversé, s’il en est.
Pour sa défense, le désormais candidat républicain a déclaré
qu’il n’était pas toujours d’accord avec tout ce que disaient ses supporters.
Une explication bien légère mais relayée par Newt Gingrich,
l’ancien speaker républicain à la Chambre des représentants et candidat
malheureux face à Romney lors des primaires, qui est venu au secours de celui qu’il
combattait encore il y a peu avec la plus grande énergie.
Reste que Trump dans les pattes de Romney est une bonne
nouvelle pour la campagne d’Obama!
Alexandre Vatimbella