La nouvelle surprenante vient de tomber, Rick Santorum a décidé de se retirer de la course à la nomination du candidat républicain pour la présidentielle du 6 novembre laissant la voie totalement libre à Mitt Romney.
Selon les explications du camp Santorum, l’ancien sénateur de Pennsylvanie a pris cette décision après que sa fille de trois ans ait été très malade ce dernier week-end et qu’elle ait pu, en définitive, sortir de l’hôpital où elle avait été admise après une très chaude alerte. Rappelons que celle-ci est atteinte de trisomie 18 et que la femme de Santorum, au courant de l’état de la malformation du fœtus lors de sa grossesse, avait refusé d’avorter au nom des croyances religieuses du couple.
On ne peut cependant exclure que Rick Santorum ait choisi de jeter l’éponge également parce qu’il était nettement distancé par Mitt Romney, que la grande majorité des dirigeants républicains commençaient à critiquer sa campagne extrémiste et ses propos incendiaires contre l’ancien gouverneur du Massachussetts, et que même ses financiers commençaient à renâcler devant sa volonté d’aller jusqu’au bout, quitte à fracturer de manière irréversible le parti, réduisant à néant les chances de son candidat de battre Barack Obama.
Dans son intervention où il dit «suspendre» sa campagne, Santorum déclare que «nous avons pris une décision ce week-end, cette compétition présidentielle est terminée pour moi».
Il est à noter qu’il n’a pas apporté son soutien à Mitt Romney. Ce dernier, lui, s’est empressé de publier un communiqué où il rend hommage à son principal adversaire lors de ces primaires. Un hommage qui sonne totalement faux.
Toujours est-il que le retrait de Santorum ne met pas fin aux primaires puisque ni Ron Paul, ni Newt Gingrich, les deux autres candidats des primaires, n’ont décidé d’imiter l’ex-sénateur pour l’instant. Ron Paul, le représentant libertarien du Texas a même affirmé qu’il était désormais le seul vrai candidat conservateur encore en lice.
Pour autant, il ne fait plus guère de doute que Mitt Romney sera le candidat républicain face à Barack Obama.
D’ailleurs, la confrontation verbale entre les deux hommes avait déjà commencé depuis que Romney avait remporté récemment trois victoires dans les primaires du Wisconsin, du Maryland et de Washington D.C.
Comme à son habitude, après chaque victoire dans une primaire, Romney avait attaqué immédiatement Obama qu’il a toujours considéré, tactiquement, comme son seul adversaire (cela lui a permis jusqu’à présent d’éviter de parler de la division à l’intérieur du Parti républicain).
Ce qui est nouveau, ce n’est pas qu’Obama est attaqué Romney en retour, il l’a déjà fait ainsi que ses proches, mais qu’il l’ait fait de manière plus forte et plus directe, notamment dans une publicité télévisée mais aussi en l’associant avec le projet de budget, concocté par le président de la commission du budget à la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan. Un projet que le président a qualifié de «radical» et qu’il a accusé d’avoir été rédigé par des «Darwinistes sociaux» (à la mode de Spencer, c’est-à-dire prônant une sélection sociale où les plus forts gagnent) car offrant, selon lui, des cadeaux aux riches et refusant d’aider les classes moyennes et les plus pauvres.
Les stratèges républicains avaient alors sauté sur l’occasion pour affirmer que la Maison blanche savait maintenant qui était son adversaire. Car, pour eux, il faut absolument que Mitt Romney soit intronisé le plus vite possible comme le candidat «officiel», même s’il ne possède pas encore le nombre de délégués nécessaire pour que cela soit une réalité, afin d’unifier le parti et de recentrer son discours.
Mais il semble aussi que les stratèges démocrates aient besoin de connaître l’adversaire de Barack Obama pour commencer un travail de sape et ruiner le plus possible ses chances de pouvoir remporter l’élection.
Avec le retrait de Santorum les choses sont désormais claires. Pour autant, il sera difficile à Romney de commencer son recentrage nécessaire pour séduire les républicains modérés et les «independents» centristes puisque les primaires républicaines continuent. A moins que les pressions sur Paul et Gingrich, pour qu’ils se retirent, réussissent…
Alexandre Vatimbella
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