On sait que le Mouvement
démocrate est fait de bric et de broc, regroupant des tendances politiques très
disparates allant du centre-droit à la gauche en passant par l’écologisme.
En son sein, on trouve aussi bien
des anciens UDF de centre-droit, certains très proches de la Droite, et du
Centre, dont la plupart sont des admirateurs du chef, que des écologistes
attirés par le message «terrien» de Bayrou ou des personnes de centre-gauche et
même de Gauche, séduits par la proximité alors à peine voilée entre les idées
de Ségolène Royal et de François Bayrou en 2007.
Seul le splendide isolement -
même s’il a créé des tensions à l’intérieur du parti - mis en place par
François Bayrou a permis de ne pas le faire imploser depuis sa création, après
les présidentielles de 2007.
Mais le fait que François Bayrou
ait indiqué qu’il prendrait partie pour un des deux candidats après le premier
tour de la présidentielle a fait ressortir ces positionnements idéologiques
très divers qui risquent de faire éclater une formation déjà fragile.
Même si, comme le précise Stéphane
Zumsteeg, directeur du département Opinions d'Ipsos, dans 20 Minutes.fr, en se
basant sur le «caractère hétéroclite de l'électorat Bayrou qui vient à la fois
du centre gauche, du centre droit ou qui, habituellement, s'abstient» - un «public
pour lequel les consignes de vote sont moins importantes qu'ailleurs» -, «si
François Bayrou prend position pour l'un des deux finalistes, sa voix sera peu
suivie».
En attendant, certains des
soutiens du leader du Mouvement démocrate lors du premier tour ont déjà annoncé
leurs intentions sans se préoccuper des consignes du chef.
Jean-Luc Bennahmias - un des
proches de Bayrou - a indiqué comme d’autres qu’il voterait François Hollande.
Les sénateurs de l’Alliance centriste comme François Zocchetto et Jean Arthuis,
eux, ont appelé à voter pour Nicolas Sarkozy
Cela préfigure-t-il ce qui va se
passer à l’intérieur du MoDem?
Quoiqu’il en soit ces ralliements
à Droite et à Gauche risquent de fragiliser l’intention de François Bayrou de
se positionner comme le leader «naturel» du Centre. Comment pourrait-il
réunifier un courant politique alors même qu’il ne peut empêcher son camp de s’éparpiller?