Pour le deuxième tour, les électeurs ayant voté pour
François Bayrou se repartiraient, selon les sondages en trois groupes d’importance
à peu près égale.
Le premier voterait François Hollande, la deuxième Nicolas
Sarkozy et le troisième choisirait entre le vote blanc et l’abstention. Un
comportement très «juste milieu»!
Quelques exemples.
Dans un sondage Louis Harris, François Hollande récupère 41%
des suffrages des électeurs ayant voté pour François Bayrou au premier tour,
contre 36% pour Nicolas Sarkozy, 23 % indiquant qu’ils s'abstiendront ou
voteront blanc.
Selon un sondage TNS SOFRES, les reports seraient un petit peu
différents avec 39% pour Sarkozy, 32% pour Hollande et 29% pour l’abstention et
le vote blanc.
Quant au dernier sondage BVA, 41% des électeurs de Bayrou
voteraient pour Sarkozy, 38% pour Hollande et 21% ne choisiraient ni l’un, ni
l’autre.
De son côté, un sondage IFOP indique que 33% choisiraient
François Hollande, 31% Nicolas Sarkozy et 36% l’abstention et le vote blanc.
Est-ce que la lettre de François Bayrou aux deux candidats
Hollande et Sarkozy et leurs longues répondes (2 pages pour Hollande et 7 pages
pour Sarkozy) ainsi que le choix du leader du Mouvement démocrate après le
débat du 2 mai opposant les deux finalistes changeront la donne?
On peut en douter puisque la plupart des soutiens de Bayrou
au premier tour ont déjà annoncé leurs votes au second tour (et que nombre de
militants ont fait de même).
Soutiens qui, d’ailleurs, se répartissent également dans les
trois groupes précités avec dans le camp qui penche pour Hollande ou dans celui
qui se réfugie dans l’abstention et le vote blanc, l’ensemble des cadres du
Mouvement démocrate.
Les soutiens extérieurs, dont les élus centristes,
choisissent, eux, très majoritairement d’apporter leurs voix à Nicolas Sarkozy.
Ce qui pose un réel problème à François Bayrou.
S’il veut tenir ses troupes du Mouvement démocrate, il doit
pencher vers François Hollande ou appeler à voter blanc.
S’il veut refonder le Centre, il doit, pour avoir le soutien
des élus et des responsables des autres partis centristes dans cette entreprise,
appeler à voter Nicolas Sarkozy.
Tout en sachant que son choix, quel qu’il soit, sera très
controversé…
Alexandre Vatimbella