Est-ce un tournant dans la campagne? La dynamique de Mélenchon couplée avec la platitude de la campagne de François Bayrou et ses quelques bourdes récentes ont permis au candidat du Front de gauche de passer devant le candidat du Mouvement démocrate pour la première fois dans les sondages.
Il ne s’agit pas - et c’est sans doute là plus ennuyeux pour Bayrou -, d’un phénomène ponctuel. Depuis plusieurs semaines, Mélenchon se rapprochait de la quatrième place dans les sondages détenue depuis toujours par François Bayrou. Un sondage a ensuite donné à égalité les deux hommes avant que le suivant ne place en tête le tribun populiste de gauche.
Pour tenter de reprendre la main, le leader du MoDem a profité de son plus grand meeting de la campagne organisé au Zénith de Paris hier après-midi afin de démontrer qu’il est le seul candidat responsable de la présidentielle. Surtout, qu’il est un candidat crédible capable de gagner.
Devant une salle toute acquise à sa cause, il a martelé, une nouvelle fois, l’aventurisme des deux principaux candidats et le danger qu’ils représentent pour l’avenir de la France.
En outre, il s’est attaché à démontrer que son élection n’était pas un saut dans l’inconnu. Plus, il a détaillé comment en quelques jours il transformerait la démocratie française pour qu’elle devienne irréprochable. Et il s’est attaché à décrire ses premiers mois à l’Elysée avec les réformes qu’il mettrait en place.
Enfin et toujours, il s’est présenté comme le candidat du rassemblement des Français avec en toile de fond cette union nationale qui seule, si elle parvient à séduire les électeurs, pourra le propulser au second tour de la présidentielle et éventuellement la lui faire remporter.
Pendant ce temps, l’UMP fait profil bas en n’intervenant peu sur les propositions du programme de François Bayrou. Car Nicolas Sarkozy veut absolument récupérer les électeurs du candidat du Mouvement démocrate pour parvenir à battre François Hollande.
Bien sûr, il y a eu l’accroc sur les événements de Toulouse où François Bayrou a fait de violentes critiques sur la manière dont la crise a été gérée mais aussi sur les politiques mises en place dans les banlieues et en faveur de l’intégration. Les réponses d’Alain Juppé ou de Brice Hortefeux ont été aussi particulièrement violentes. Cependant, l’UMP ne veut pas jeter de l’huile sur le feu, d’autant que l’on est persuadé qu’il ne passera pas le premier tour.
On n’oublie pas, à droite, que François Bayrou a déclaré qu’il ne resterait pas muet pour le second tour s’il n’y était pas. Et les stratèges du président sortant estiment qu’il ne pourra pas donner sa voix à François Hollande, trop à gauche. Pour autant, le leader du MoDem n’est pas propriétaire des voix qui se seront portées sur lui. Il est dans la même situation que tous les autres candidats en la matière sauf que son électorat est bien plus divers, regroupant des gens de droite, du Centre et de gauche. Et, dans les deux dernières catégories, beaucoup d’entre eux n’ont, pour l’instant, aucune intention de voter pour Nicolas Sarkozy.
Alexandre Vatimbella
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