François Bayrou, qui stagne dans les sondages, a décidé de tenter de donner un nouvel élan à sa campagne en changeant de slogan et en convoquant la presse pour représenter son programme à l’identique mais sous l’appellation «Une France solidaire» qui succède à «Un pays uni rien ne lui résiste». Sans doute une première pour une campagne présidentielle.
Il a également affirmé que son programme recelait un véritable projet de société et qu’il était le seul à en proposer un. De même, il a estimé être le seul à parler «chômage, pouvoir d'achat, éducation, précarité ou dette».
Un programme, comme il l’a rappelé, qui se décline en quatre parties: le redressement économique de la France, l'éducation, le «nouveau contrat social» et la moralisation de la vie publique.
Au moment où s’ouvre la campagne officielle, François Bayrou espère mieux faire entendre sa voix même s’il n’a pas été maltraité par les médias. Une meilleure connaissance de ses propositions, espère-t-il, pourrait convaincre beaucoup d’électeurs modérés qui lui tournent actuellement le dos d’être séduits par son programme et par l’homme qui les porte.
Il a également choisi de publier un nouveau livre qui explicite ce programme, «Le France solidaire».
Cela suffira-t-il à relancer François Bayrou qui est de plus en plus loin de la seconde place qualificative pour le second tour depuis que Nicolas Sarkozy monte dans les sondages et que François Hollande ne fait que se tasser?
Ainsi, il accuse actuellement entre treize et quinze points de retard sur le duo de tête et l’on ne sent, pour l’instant, aucun frémissement dans les intentions de vote des Français en sa faveur. Sans oublier que Marine Le Pen, qui a désormais ses 500 parrainages, est toujours en troisième position et que Jean-Luc Mélenchon, cinquième larron, lui, progresse.
Quant au nouveau slogan, il semble replacer François Bayrou comme une alternative au vote Hollande alors même que ses dernières semaines il s’était positionné comme celui qui pouvait être un remplaçant crédible de Nicolas Sarkozy pour le second tour afin de battre, ensuite, François Hollande.
Est-ce un nouveau virage stratégique de sa campagne alors que les Français disent ne pas comprendre où il se situe exactement sur l’échiquier politique? Les prochains jours et les prochaines semaines apporteront une réponse en même temps qu’ils diront si le choix était ou non judicieux.
D’autant que si la solidarité est bien une des valeurs du Centre, elle ne peut, à elle seule, caractériser un programme centriste. Il faut lui adjoindre nécessairement la liberté responsable (ainsi que la tolérance). Le terme de «respect» qui, en même temps, complète et englobe l’ensemble des valeurs du Centrisme, aurait été mieux approprié.
Alexandre Vatimbella
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