«Qu’ils continuent comme ça et l’élection sera dans la poche!». Si c’était possible, ce serait sans doute ça qu’on pourrait lire dans les pensées secrètes de Barack Obama à propos des primaires républicaines.
Celles-ci sont assez remarquables pour cette élection présidentielle. D’abord, la plupart des favoris ont décidé de ne pas se présenter (de Cris Christie, le gouverneur du New Jersey, à Mitch Daniels, le gouverneur de l’Indiana). Ensuite, la plupart des prétendants ont du jeter l’éponge, soit face à des scandales potentiels (Herman Cain), soit devant l’inanité de leur candidature (Rick Perry), soit devant le manque de soutien populaire (Michelle Bachman).
Puis, le favori par défaut (c’est-à-dire, le plus «électable» mais que la base du Parti républicain n’aime pas), Mitt Romney, l’ancien gouverneur du Massachussetts, a eu l’air de s’imposer petit à petit comme le candidat incontournable, le seul à pouvoir battre Obama et à rassurer les électeurs indépendants qui sont indispensables pour gagner une élection.
Mais ça, c’était avant que Newt Gingrich, le revenant teigneux ne le fasse vaciller puis disparaisse du devant de la scène (et, pourquoi pas, qu’il renaisse de ses cendres lors du «Super Tuesday» du 6 mars où plusieurs primaires sont organisées en même temps) en laissant la place au catholique intégriste proférant des thèses proches de l’extrême-droite, Rick Santorum. L’ancien sénateur de Pennsylvanie l’a mis dans les cordes et, chose impensable il y a un mois, il le mettra peut-être KO dans les semaines à venir, une hypothèse qui n’a plus rien d’incongrue!
Problème, Rick Santorum n’a aucune chance de se faire élire président des Etats-Unis, n’en déplaisent aux ultraconservateurs qui claironnent partout que le temps de la réaction est venue (pour eux, George W Bush était un traître à la cause et Ronald Reagan n’a pas appliqué son programme…). Car les électeurs «indépendants» ne voteront jamais pour lui.
En tout cas, les batailles très dures que se livrent les prétendants républicains risquent d’être une calamité pour la campagne présidentielle. Si c’est Santorum qui emporte les primaires, le Parti républicain risque d’imploser et de se diriger vers une défaite historique. Si c’est Romney, il est tellement affaibli déjà, qu’il aura du mal à remonter la pente.
Le dernier débat de ces primaires a eu lieu il y a deux jours dans l’Arizona. Ce sera le dernier avant longtemps car les candidats ne veulent plus s’écharper en public, notamment Mitt Romney qui avait été le premier à indiquer qu’il ne serait pas présent à celui qui devait suivre en Géorgie, dans ce Sud profond où il risque d’être mis en grandes difficultés face à ses trois concurrents, Rick Santorum, Newt Gingrich et le libertarien Ron Paul. Un débat qui avait été ensuite annulé.
Les résultats de la prochaine primaire qui se déroule dans le Michigan, Etat où est né Romney, seront très intéressants. En effet, ce dernier pensait qu’il en serait le super-favori d’autant que son père en fut un gouverneur populaire et que des sondages l’avaient donné vainqueur. Oui, mais voilà, dans son opposition à Barack Obama, il a voté contre le sauvetage de l’industrie automobile américaine que le président à mis en place, ce que Rick Santorum n’a pas manqué de marteler.
Ce plan d’urgence qui a été un magnifique succès car il a, non seulement, permis de sauver Chrysler et General Motors de la faillite (Ford avait renoncé à demander des aides publiques) mais il a propulsé GM de nouveau à la première place mondiale et a permis sauver de nombreux emplois, notamment dans la capitale de l’Etat, Detroit.
Un plan tellement populaire que le vice-président, Joe Biden, a déclaré que l’on pouvait caractériser le mandat de Barack Obama par une formule qui a fait mouche, «Ben Laden est mort et General Motors est en vie»!
Une défaite de Mitt Romney face à Rick Santorum serait une nouvelle déconvenue pour le favori qui pourrait bien perdre ce statut dans les semaines à venir…
Alexandre Vatimbella
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