Le député de Seine-Saint Denis et, accessoirement, président exécutif du Nouveau centre, Jean-Christophe Lagarde n’exclut pas de se rallier à François Bayrou et de voter pour le leader du Mouvement démocrate, avec qui il vient de déjeuner, au premier tour de la présidentielle.
Dans ce retournement de veste, la part du politique a sans doute peu à voir. En revanche, la vengeance est omniprésente.
D’abord celle envers Hervé Morin. Les deux hommes ne s’apprécient guère, ce qui est un euphémisme. Mais Lagarde est d’autant plus anti-Morin que celui-ci avait passé un pacte, tout à fait public, avec lui lors de la création du Nouveau centre, s’engageant à lui laisser la place de président au bout de deux ans, ce qu’il n’a jamais fait. Depuis, le député-maire de Drancy n’a jamais plus eu une seule parole positive pour son président.
Pire, il avait décidé de soutenir Jean-Louis Borloo contre Hervé Morin dans le cas où le premier se serait présenté au nom de l’Arés (Alliance républicaine écologique et sociale). Au lieu de se rabattre sur le deuxième une fois que Borloo avait jeté l’éponge, le voilà presque soutien de Bayrou…
Quant à Nicolas Sarkozy, celui-ci lui a fait miroiter un poste de ministre lors des différents remaniements mais Lagarde est toujours demeuré à la porte du gouvernement. D’où, également, une dent contre le président de la république.
D’où, in fine, un possible soutien à François Bayrou.
Dans une interview au Parisien, il déclare, «je n’ai jamais cessé de parler avec François. J’ai de l’estime pour lui, pour la pertinence de certaines de ses analyses. Il m’a vu grandir en politique. J’espère que nos divergences s’estomperont au profit de ce qui nous rassemble.»
A la question «pour qui voterez-vous au premier tour?», il répond: «mon choix se jouera entre François Bayrou et Nicolas Sarkozy. Je me déterminerai d’ici fin janvier en fonction des programmes présentés. Et à la question, «vous excluez définitivement de soutenir Hervé Morin, pourtant président du Nouveau centre?»: «oui».