Il avait drôlement bien caché son jeu, le Galouzeau! Le pseudo-centriste avait même fait des risettes au monarque élyséen, son pire ennemi, laissant entendre qu’au lieu de l’embrocher et de le ratatiner, comme il en rêve depuis dix ans, il pourrait se rallier à son étendard et ramasser les quelques miettes qui lui seraient éventuellement jetées.
Et puis, tel un Zorro vengeur, le voilà qui se présente à la présidentielle de l’année prochaine.
Bon, bien sûr, son bilan de candidat est plus proche du zéro puisqu’il n’a jamais bravé le suffrage universel et n’aime guère le peuple, qu’il n’a pratiquement plus aucune troupe, qu’il est aussi bas qu’on puisse l’être dans les sondages, qu’il n’a aucun programme (ou, plutôt, il en a autant que l’on veut puisqu’il a promis tout et n’importe quoi pour faire le buzz médiatique), qu’il n’a strictement aucune chance (enfin, la même que de gagner à «Euromillions») et qu’il va devoir «ramer» pour obtenir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter.
Qu’à cela ne tienne, Galouzeau – que certains médias continuent à présenter comme un «centriste» au mépris de toute analyse politique cohérente – veut en découdre et, peut-être, secrètement, faire perdre son ennemi mortel Sarkozy dès le premier tour en lui enlevant les quelques pourcentages dont il a besoin pour se garder de Marine Le Pen, voire de François Bayrou (si le dernier sondage donnant 13% des intentions de vote au président du Mouvement démocrate se confirme).
Au fait, où est-il politiquement? Lors de son annonce sur TF1 il a affirmé qu’il n’était ni de droite, ni de gauche, ni du centre (et qu’il voulait rassembler la France entière) mais «ailleurs», ce fameux «ailleurs» qui n’existe pas et qui fut la tombe politique, voici trente ans, de cet ancien ministre de George Pompidou puis de François Mitterrand, le dénommé Michel Jobert, vieille connaissance de Jacques Chirac, mentor de Galouzeau. La boucle est bouclée!
Auparavant, il avait essayé, après avoir été un homme de droite toute sa vie, d’être un homme de gauche avec un programme que n’aurait pas renié les communistes.
Puis, il essaya un court instant d’être un homme du Centre, se trouvant de nombreuses similitudes avec les positions de Français Bayrou, avant, désormais, de tenter de chausser les bottes, bien trop grandes pour lui, du général de Gaulle.
Le principal fait d’arme politique de monsieur Galouzeau, celui qui lui permet de survivre dans la sphère politico-médiatique? S’être opposé «avec flamboyance» (sic) aux Nations unies à notre meilleur ami, notre allié depuis près de 240 ans, le seul pays avec qui nous n’avons jamais été en guerre! L’envoi de troupes à Kolwezi, à Beyrouth ou en Lybie, ça avait quand même une autre gueule… et un autre résultat.
Certaines mauvaises langues disent que cette candidature aurait plus à voir avec quelques casseroles qu’il traînerait derrière lui (les affaires Karachi et de détournements de fonds chez Relais et châteaux après l’affaire Clearstream), pour s’en protéger le temps d’une élection (et monnayer une éventuelle immunité s’il était inquiété), qu’à une vision et un destin politiques.
Décidément, la fausse noblesse du Galouzeau (*), n’est pas que dans son nom…
Espérons qu’elle ne vienne pas parasiter un Centre qui n’en a pas besoin et dont la substance est bien plus consistante malgré ses divisions.
Le Centriste
(*) Vous vous demandez peut-être pourquoi Dominique de Villepin est nommé ici Galouzeau. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, il n’est absolument pas noble et la particule de son nom vient uniquement de la décision de sa famille de se faire appeler de Villepin (un lieu où elle possédait des terres). Son nom d’origine est donc Galouzeau, ce qui n’est pas un crime, loin de là. A moins que, selon des méchancetés gratuites du Canard Enchaîné, auxquelles bien évidemment nous ne prêtons aucun crédit, ce nom aurait une signification peu valorisante.